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L’UFDG face à un dilemme stratégique : négocier ou combattre

Au début de ce troisième trimestre, les tensions s’intensifient entre le palais présidentiel et certains états-majors des partis politiques. La situation, déjà marquée par une instabilité chronique, semble désormais atteindre un tournant décisif avec les récentes négociations entre les cadres de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et le gouvernement en place.

Selon des informations fiables, la majorité des cadres de l’UFDG participent activement à ces pourparlers, tandis qu’une frange minoritaire, restée fidèle à l’ancien président Cellou Dalein Diallo, s’accroche à une ligne d’opposition plus radicale. Ce schisme au sein du principal parti d’opposition révèle des lignes de fracture susceptibles de redéfinir l’avenir politique du pays.

L’engagement de la majorité des cadres de l’UFDG en faveur du dialogue avec le pouvoir du général Mamadi Doumbouya témoigne d’une volonté pragmatique face à un environnement politique de plus en plus complexe et conflictuel. Les tensions postélectorales, associées aux réformes constitutionnelles controversées de 2020, ont conduit à une impasse politique qui oblige le parti à envisager des stratégies plus inclusives sous le leadership du CERAG (Cercles des Amis de Gaoual) active à l’intérieur de cette formation.

Cependant, l’absence de propositions concrètes de la part de la direction de l’UFDG suscite des interrogations sur la sincérité et la profondeur de cette initiative. Les partisans d’une opposition plus résolue craignent que ces négociations ne débouchent que sur un compromis superficiel, risquant ainsi de diluer les aspirations légitimes des citoyens guinéens en quête d’un changement réel et durable.

Un acteur déterminant dans cette dynamique est le porte-parole du gouvernement et ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo. Sa position stratégique lui confère une influence considérable dans les discussions. Toutefois, son implication pourrait également être interprétée comme une manœuvre du gouvernement pour affaiblir l’opposition en exploitant les divisions internes à l’UFDG. Si tel était le cas, cela renforcerait la mainmise du régime sur le paysage politique, tout en marginalisant les voix dissidentes au sein de la société civile.

Dans tous les cas, la dynamique actuelle des négociations entre l’UFDG et le pouvoir central illustre un paysage politique en mutation, où le pragmatisme semble prévaloir sur l’adversité.

La grande question reste de savoir si cette quête de dialogue et de négociation défendue par le CERAG-UFDG, sous le leadership du ministre Ousmane Gaoual Diallo, sera un véritable levier pour l’évolution démocratique en Guinée, ou si elle se traduira par un renforcement des intérêts des acteurs en place, au détriment des véritables aspirations populaires. Le résultat de ces pourparlers pourrait non seulement redéfinir l’équilibre des forces politiques en Guinée, mais également déterminer l’orientation future du pays vers une gouvernance réellement représentative.

Malal Diallo

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