Depuis la nomination de Mamadou Biro Diallo à la tête du Port autonome de Conakry le 14 décembre 2021, l’infrastructure portuaire guinéenne a connu des transformations significatives visant à renforcer sa compétitivité et son attractivité dans la sous-région ouest-africaine.
Ces initiatives s’inscrivent dans une vision stratégique soutenue par le Président de la Transition, le général Mamadi Doumbouya, visant à positionner le port comme un pilier essentiel du développement économique de la Guinée.
Dès son entrée en fonction, M. Diallo a identifié des projets prioritaires pour améliorer les infrastructures du port. Parmi ceux-ci, l’extension de la zone Est a été mise en avant, comprenant la construction d’une pénétrante routière à deux fois deux voies sur 4,2 kilomètres, la création d’un parking de 1 200 places, dont 250 dédiées aux camions maliens, l’installation de l’éclairage public et la construction d’un hôtel de 40 chambres pour les chauffeurs maliens. Ces réalisations visent à fluidifier le trafic, améliorer les conditions de travail des transporteurs et renforcer les capacités logistiques du port.
En outre, un partenariat avec la société turque Albayrak, à travers sa filiale Alport Conakry, a été conclu pour moderniser et étendre les installations portuaires. Ce partenariat, doté d’une enveloppe de 500 millions de dollars, a permis la construction d’une pénétrante routière de 4 kilomètres, d’un parking poids lourds d’une capacité de 2 004 camions et de 2 375 mètres linéaires de nouveaux quais.
De plus, trois nouvelles grues mobiles ont été acquises pour un montant total de 15 millions d’euros, financé entièrement par Alport Conakry. Ces équipements comprennent une grue portuaire mobile de 30 tonnes (Liebherr LH110), une de 80 tonnes (Liebherr LHM280) et une de 144 tonnes (Liebherr LHM550), renforçant ainsi les capacités de manutention du port.
Fonctionnement en continu et amélioration des performances.
La mise en place d’une politique de fonctionnement continu, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, a été instaurée. Cela permet une augmentation significative de la cadence de traitement des navires. Cette mesure a contribué à réduire les délais d’attente et à accroître l’efficacité opérationnelle du port.
Ces efforts ont porté leurs fruits, puisque le Port de Conakry a été classé premier port de l’Afrique de l’Ouest pour la troisième année consécutive (2021,2022 et 2023) par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence. Ce classement témoigne des améliorations notables en termes d’efficacité et de performance, renforçant la position du port sur la scène internationale.
Comparaison avec d’autres ports de la sous-région.
Dans le contexte ouest-africain, d’autres ports ont également entrepris des initiatives pour améliorer leurs performances. Par exemple, le Port autonome de Lomé (PAL) au Togo a connu une croissance notable, se positionnant comme le quatrième port à conteneurs en Afrique en 2020 et intégrant le classement des 100 premiers ports mondiaux en 2021.
Cette progression est le résultat d’investissements continus dans les infrastructures et d’une gestion efficace.
Cependant, selon un rapport publié par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence, hormis deux plateformes d’Afrique du Nord et celle de Djibouti, les ports africains ont été parmi les moins performants au monde en 2022. Cette situation souligne la nécessité pour les ports de la région de poursuivre leurs efforts de modernisation et d’optimisation pour rester compétitifs.
Les améliorations apportées au Port de Conakry depuis 2021 illustrent une volonté claire de renforcer les infrastructures portuaires du pays. La poursuite de ces efforts, combinée à une gestion efficace et à des partenariats stratégiques, est essentielle pour maintenir et améliorer la position du port dans les classements internationaux. Ces initiatives contribueront non seulement à l’essor économique de la Guinée, mais également à celui de l’ensemble de la sous-région ouest-africaine.
Par Mamadou Malal Diallo