Depuis sa retraite de Turquie, Alpha Condé a confié récemment au news magazine « Jeune Afrique » n’avoir pas su que son successeur le colonel Mamadi Doumbouya a été membre de la légion d’honneur de l’armée française. « Le CV (Curriculum vitae) de Doumbouya ne m’a jamais été soumis, si j’avais su que c’était un ancien légionnaire français, je ne l’aurais jamais choisi », a-t-il confié au news magazine francophone basé à Paris.
Si ce que rapporte ce magazine s’avère, c’est surprenant de la part du désormais ancien président de Guinée qui, ironie de l’histoire, se vantait devant les médias audiovisuels français d’avoir réussi à caserner l’armée. Il affirmait d’ailleurs que l’ère des coups d’Etat contre la démocratie était révolue en Afrique.
A-t-il donc été trahi par son entourage immédiat ? Selon « Jeune Afrique », la nomination de l’ancien légionnaire à la tête des Forces spéciales « serait, à en croire Alpha Condé, les manœuvres venues d’un « groupe de pression » composé de son Premier ministre de l’époque, Kassory Fofana, du ministre de la Défense, Mohamed Diané, de son conseiller spécial Tibou Kamara et du général Namory Traoré ». Cette hypothèse n’est pas à écarter.
Les régimes autocratiques se reposent généralement sur quelques personnalités de l’Etat. Le colonel Mamadi Doumbouya dirige la Guinée depuis le 5 septembre 2022. Il a pris le pouvoir à 41 ans. Laye Mady, pour les intimes, faisait partie de la Légion étrangère française où il a évolué jusqu’au grade de caporal-chef. Il est marié à une gendarme française et père de quatre enfants. Il a été commandant du Groupement des forces spéciales (Gfs) créé par le président Alpha Condé.
Il avait été découvert par le grand public à l’occasion du défilé organisé dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance le 2 octobre 2018 au stade du 28 septembre. Ce jour-là, le colonel Mamady Doumbouya est apparu imposant à la tête des Forces spéciales dont le passage a suscité des commentaires dans la cité et sur les réseaux sociaux.
Par Le Populaire
