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Guinée : proscrire le despotisme

Quelles que soient les formes de manœuvre dissuasives, les mouvements citoyens ne se lassent pas et ne sont pas fébriles à dire l’indicible. Ils sont épris des valeurs universelles, de l’alternance démocratique et de la bonne gouvernance.

Ce sont des citoyens motivés à défendre le droit inaliénable, de contribuer à animer la vie politique guinéenne qui peine encore à retrouver sa vocation démocratique. C’est la plus noble des manières pour équilibrer l’énième transition militaire, aider les responsables actuels à la réussir pour le bien de leurs contemporains et pour la postérité.

N’ont-ils pas pris conseil auprès des deux précédents dirigeants sur la nécessité de la contradiction démocratique ? N’était-il pas une condition sine qua non ? Cette nation va-t-elle vivre encore une nouvelle transition qui héritera des deux précédentes dictatures ayant duré près de cinq décennies ?

Qu’à cela ne tienne, l’avenir du peuple guinéen s’édifiera sans les bruits de bottes et sans les régimes autoritaires ? Les élites estiment cependant que le pays s’est débarrassé de toute forme de tyrannie. Elles rêvent d’une autre manière de gouvernance. Et c’est cela la bonne voie.

La nouvelle intelligentsia guinéenne a une audace ferrique à la fois consciente qui souhaite incarner des valeurs qui rassemblent, battre le pavé et se faire entendre par les combats qu’ils mènent pour leur bien commun.

La politique guinéenne doit de toute évidence s’adapter à de nouvelles nécessités, en donnant aux citoyens ce qu’ils méritent. En l’occurrence, le retour à l’ordre constitutionnel par des élections libres, inclusives et transparentes.

Si la manifestation au stade du 28 septembre organisée en 2009 par les Forces vives de la nation a permis la tenue de la première élection présidentielle plus ou moins démocratique, qui devrait par la suite permettre à la Guinée de vivre sa première alternance démocratique, après les deux mandats du régime né en 2010. Les activistes et les politiques ont contribué à anéantir le troisième mandat issu des élections couplées du 18 octobre 2020.

Le pays continue malheureusement sa perpétuelle redondance, après le coup d’Etat constitutionnel qui a enfanté le coup d’Etat militaire qui s’articule sur la gouvernance par ordonnance, réforme des institutions républicaines, rétablissement des textes tripatouillés, recensement de la population, de l’habitat et de l’administration, l’établissement du fichier électoral, l’élaboration de la nouvelle constitution et sa mise en place, l’organisation du scrutin référendaire de la nouvelle constitution, l’élaboration des textes de lois organiques, l’organisation des élections locales, communales, législatives et présidentielles. Les projets de développement notamment.

Ces nouvelles générations se sont pourtant muées en mouvement citoyen. Ils sont à la fois agaçants et fascinants pour le combat qu’ils ont mené jusqu’à la rupture constitutionnelle du 5 septembre 2021 par le CNRD. Ils contribuent subtilement à façonner les Forces vives de la nation. C’est une révolution à laquelle la nouvelle génération adhère pour que nos concitoyens apprennent à épouser les valeurs essentielles sur lesquelles nos réalités démocratiques se basent.

Ahmed Tidiane Diallo
Journaliste

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