Le moins qu’on puisse dire est que la boussole de la justice guinéenne a du mal à orienter vers la bonne direction. Tenez en quatre mois, de grands chamboulements ont été opérés au sein de la justice guinéenne où des magistrats ont été nommés à de postes en ne tenant pas compte de leurs compétences. Un véritable gaspillage de ressources dont le meilleur exemple est celui de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières) qui vient d’être amputée des deux spécialistes des questions d’infractions économiques et financières.
Ces deux spécialistes sont Morlaye Soumah qui, en tant que président de la Chambre spéciale de contrôle de l’instruction, s’évertuait à rectifier, selon nos informations, des manquements de procédures devenus la règle à la CRIEF. Il a été nommé par le colonel Doumbouya, hier, à la Cour d’appel de Kankan, comme avocat général.
Le deuxième est Mohamed Diawara, le président de l’association des magistrats de Guinée, est un professionnel jusque sous les ongles, reconnaissent ses collègues. Au moment où on s’attendait à ce qu’on lui donne un rôle plus important à la CRIEF, il était juste membre de la chambre de jugement, le voilà éjecté vers le tribunal pour enfants où il est nommé procureur spécial. D’une Cour, on le fait atterrir à un tribunal. Cela sonne comme une sanction. Subit -il les conséquences de la condamnation de l’irruption des forces de l’ordre dans le bureau du procureur Charles Wright, par l’Association des magistrats de Guinée dont il est le président ? Rien n’est moins sûr.
Qu’à cela ne tienne, au moment où les justiciables doutent des méthodes utilisées par la CRIEF pour mener les procédures, un décret vient enfoncer le clou en faisant partir ceux qui pouvaient l’aider à se qualifier.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com