Facile à démonter ? L’enfant chéri de Kindia parvient à arguer que ce sont des fausses accusations qui ont été formulées à son encontre par la CRIEF. Pourra-t-il se faire disculper ? Dans tous les cas, l’ancien ministre Oyé Lamah Guilavogui (sur la photo) est questionné sur l’origine de sa fortune qu’il utilise pour bâtir des mosquées. Le mercredi 22 mars 2023, les jurés la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) ont souhaité en savoir plus avec cet ancien haut cadre guinéen devenu si riche qu’il s’était fait un grand nom dans l’érection de lieux de culte musulman.
La fortune colossale que possède l’ancien Ministre des Postes, des télécoms et des nouvelles technologies de l’information (du 24 décembre 2010 au 26 décembre 2015), est-elle issue d’un partage d’héritage, d’un don, ou d’un détournement de deniers publics sous le régime Alpha Condé ?
Comment est-ce possible qu’un ancien ministre de la République soit autant riche? Le procès en cours permet d’avoir la réponse à toutes ces interrogations.
A la reprise de l’audience ce 29 mars devant la Cour de répression des infractions économiques et financières, l’accusé de blanchiment d’argent sale a déclaré n’avoir pas été associé à l’utilisation des 50 millions de dollars destinés à la relance de la Sotelgui sous le régime du président Alpha Condé. Selon les déclarations et les faits développés par M. Oyé Lamah Guilavogui, le montant en question est une dette qui a été contractée par l’État guinéen auprès d’une banque chinoise. Sur cette affaire, le généreux constructeur de mosquée jure que le montant incriminé a été utilisé entièrement pour l’achat des équipements de dernière génération par Huawei, l’entreprise chinoise chargée du marché au moment des faits.
L’ancien cacique du régime ajoute qu’il n’a pas vu même la couleur de cet argent., L’homme qui fut ministre des Transports (du 26 décembre 2015 au 17 mai 2018), puis ministre de l’Environnement, des Eaux et forêts (du 3 juin 2020 au 5 septembre 2021 date du coup d’Etat contre le 3ème mandat) a expliqué qu’il n’est pas aisé de détourner l’argent d’un bailleur de fonds sur ce type de marché.
A bien écouter les arguments placés par M. Oyé L. Guilavogui apparaît blanc comme neige parce que ses déclarations à la barre assurent qu’il n’a détourné aucun Franc guinéen durant son passage au gouvernement.
Oyé, le Kindianais
L’enfant chéri de Kindia est parvenu à démontrer qu’il est victime d’une fausse accusation. La preuve, selon l’ancien ministre de l’Environnement, ceux qui l’accusent à tort ne soulignent jamais qu’il est d’abord un homme d’affaires.
Il a prospéré dans le business avant de s’engager en politique et d’accéder à ses fonctions ministérielles sous le régime du président Condé. Sa fortune est donc liée à son business. Et cela n’est pas interdit dans un régime libéral comme la Guinée.
Ses milliards qu’il investit dans le don de mosquées proviennent de son propre avoir et non de l’argent volé à l’Etat, argue l’accusé.
Son imposant domicile de Sangoyah dans la commune de Matoto à Conakry, par exemple, il l’a obtenu après avoir cédé son terrain qui se trouve en face de l’aviation militaire, au quartier Yimbaya, dans la commune de Matoto, qu’il a revendu pour s’offrir cette habitation.
Par Gordio Kane in Le Populaire du lundi 3 avril 2023