C’est annoncé. Le médiateur de Cédéao sera de retour à Conakry cette semaine pour la suite de sa mission. Cette fois-ci son job sera d’apaiser les relations déjà tendues entre la Cédéao et les autorités de Conakry sur le délai de 24 mois de la transition évoqué par le président Embalo de la Guinée Bissau. Thomas Boni Yayi viendra nous répéter de ne pas nous en faire, que tout ira bien, et que son institution viendra à bout du régime d’exception comme nous le souhaitons tous.
Si le succès de sa mission est certain, disons que cela dépendra de ses formules diplomatiques qu’il saura énoncer pendant ses prises de parole et ses actes. Parce que l’Onu, l’Ue et la Cédéao déplorent la situation qui prévaut à Conakry avec l’utilisation d’armes létales dans le maintien d’ordre qui tuent, mutilent et blessent les partisans du retour à la démocratie et à l’Etat de droit. Et, de leur côté, les acteurs sociopolitiques s’inquiètent de la perte de temps causée par la lenteur de la Cédéao et de la suite des événements qu’ils planifient et organisent, telles que les manifestations de rue, qui n’ont pas abouti à faire reculer le régime du colonel Doumbouya dans son enracinement.
Cela dit, en jetant un coup d’œil responsable sur tous ces indicateurs, il est possible d’avoir l’impression que la mission Yayi sera un succès même avec des signaux qui ne montrent pas que la junte saisit bien « l’urgence d’instaurer un dialogue inclusif en vue d’une transition garante de la paix sociale » comme au Burkina Faso et au Mali.
J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo
(Billet paru dans Le Populaire du mardi 16 août 2022)