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Glissement meurtrier : Guicopress, Guiter et Begec pointés du doigt

Le chantier de construction de la route Kagbelen – Kouriah, lancé en 2023 par le consortium « Guicopress, Guiter et Begec Travaux », doit être au centre des investigations après le glissement de terrain à Maneah.

Selon les premières observations, le glissement est survenu sur un talus creusé dans le cadre des travaux de construction de cette route, situé à proximité immédiate de zones habitées (voir l’image 1). Ce drame est tout sauf une catastrophe naturelle. C’est une faute professionnelle.

Le consortium aurait ouvert, au début des travaux, une tranchée avec un talus raide et instable, sans soutènement ni système de drainage, à seulement quelques mètres de maisons habitées. Tout ingénieur en géotechnique sait qu’un sol latéritique sans protection peut devenir instable sous l’effet des intenses pluies. Le risque était évident, mais aucune mesure de protection n’a été prise.

Les images satellites disponibles avant le début du chantier (image 2, prise en 2022) montrent que la zone était occupée et végétalisée, ce qui limitait toute érosion naturelle du sol. L’ouverture de cette tranchée avec un talus raide sans mesure de protection pourrait être responsable en partie de cet évènement. Ce n’est pas seulement la faute de la pluie ou du destin : c’est un évènement provoqué par imprudence.

Ce drame révèle un problème plus profond en Guinée :
1- Des études géotechniques souvent bâclées ou inexistantes.
2- Un contrôle technique souvent insuffisant.

Ce tragique événement souligne la nécessité d’un renforcement des mesures de sécurité sur les chantiers BTP, notamment :

1- Des études géotechniques complètes avant toute excavation;
2- Imposer des normes strictes de sécurité.
3-Tenir les entreprises civilement et pénalement responsables en cas d’incident de ce type, sur des chantiers.
4- Renforcer le contrôle indépendant des chantiers publics.

L’ensemble des acteurs impliqués est invité à collaborer pour :
• Assurer la sécurité des populations riveraines des chantiers.
• Évaluer et réparer les dommages matériels.
• Tirer les leçons et prévenir la récurrence de tels incidents.

Les familles touchées doivent être indemnisées.

M. Lamarana Diallo ingénieur minier, M.Sc.A, Consultant en développement minier durable. Diplômé de Polytechnique de Montréal, de l’Université de Lyon 1 et de l’Institut supérieur des mines et géologie de Boké.

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