Lors d’une récente déclaration, la ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Aminata Kaba, a mis en lumière une approche novatrice envers les problématiques de l’emploi en Guinée. Elle a affirmé que son ministère ne crée pas directement des emplois, mais plutôt des conditions favorables à l’employabilité.
Cette perspective soulève des questions cruciales sur la manière dont les gouvernements peuvent aborder le chômage et la formation professionnelle.
La distinction faite par Aminata Kaba est fondamentale. En se concentrant sur la qualité de la formation et l’adéquation avec les besoins du marché, son ministère s’engage à produire une main-d’œuvre qualifiée. L’idée est que, plutôt que de générer des postes de travail de manière artificielle, il est plus efficace de préparer les individus à répondre à la demande existante, ce qui est essentiel dans un contexte économique en mutation rapide. En investissant dans des formations adaptées, la ministre vise à lutter contre le chômage tout en encourageant l’entrepreneuriat. Cela pourrait potentiellement créer un cercle vertueux où des jeunes formés et compétents se lancent dans des initiatives entrepreneuriales, contribuant ainsi à la création d’emplois futurs.
Cependant, le défi de cette approche réside dans le besoin urgent d’enseignants qualifiés pour dispenser ces formations. La ministre souligne une carence significative en personnel éducatif, avec seulement 1 030 enseignants recrutés, ce qui limite la capacité du ministère à atteindre ses objectifs. Ce manque de ressources humaines qualifiées dans le secteur de l’enseignement technique représente un obstacle majeur à la mise en œuvre de sa vision. Il est donc crucial de développer des stratégies pour attirer et former davantage d’enseignants, tout en veillant à ce qu’ils soient orientés vers des pratiques concrètes.
La déclaration d’Aminata Kaba invite à repenser les politiques de l’emploi en Guinée. En se concentrant sur l’employabilité plutôt que sur la création d’emplois, elle propose une approche axée sur la qualité et la pertinence de la formation professionnelle. Toutefois, sans un investissement adéquat dans le corps enseignant, cette vision risque de rester incomplète, soulignant ainsi la nécessité d’une collaboration renforcée entre les différents secteurs de l’administration guinéenne.
Par Le Populaire
