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Qui veut sacrifier Mandian Sidibé et à quel prix ?

Incontestablement, une vague de tourmente déferle sur l’Office Guinéen de la Publicité (OGP) et suscite des polémiques qui ne laissent personne indifférent, tant les ramifications sont dans les sphères du plus haut sommet de l’Etat.

Qui veut sacrifier Mandian Sidibé et à quel prix ? La question se pose avec acquitté et amène l’opinion à s’interroger davantage sur les prémisses ayant  prévalus au limogeage et à la détention, à la Maison Centrale de Coronthie, du désormais l’ancien Directeur général de l’OGP.

Certes, être nommé à la tête d’un Établissement public à caractère administratif (EPA) comme  l’OGP est un grand privilège, dans d’un pays comme la Guinée. Toutefois, une fois à la Direction d’une telle entité, vous faites l’objet de toutes les convoitises et de toutes les combines, allant jusqu’à mettre votre peau à contribution.

Les mêmes qui vous tendent la main, jour comme nuit, pour des besoins aussi divers que variés sont, le plus souvent, ceux-là mêmes qui sont capables d’orchestrer votre chute mortelle.

Que des travailleurs d’un établissement comme l’OGP déclenchent une grève et réclament l’amélioration de leur condition de vie et de travail, quoi de plus normal, dans un système capitaliste où la lutte des classes est le moteur de l’histoire, pour paraphraser le philosophe Karl Marx.

Mais, la situation de l’OGP qui aurait d’ailleurs été réglée par le Conseil d’Administration (CA) et la Direction générale  l’OGP, ne devrait pas pousser certains à faire de la récupération et saisir l’occasion pour en finir avec l’ennemie juré qu’il faut écarter, coût que coût, au profit d’une autre personne, à travers des combines malsaines.

Pour revenir à la goutte d’eau qui fait déborder le vase, le CA de l’office se serait engagé à trouver un terrain d’entente entre l’ex DG de l’OGP et les travailleurs grévistes, afin que le travail reprenne dès le lundi 16 décembre 2024.

Mais, la surprise aura été grande, puisqu’en lieu et place d’un dénouement de la crise entre les parties en conflit, c’est plutôt une partie (les grévistes) qui en est sortie vainqueur au détriment de l’autre  (l’ex DG) qui, lui, a été remercié aussitôt et convoqué par la police. Cela, au lendemain même de la prétendue médiation du CA.

Alors, la question que bien d’observateurs se posent est celle de savoir : la médiation du CA a t-elle été sciemment conduite pour plonger une partie? Ou bien c’est le compte rendu rapporté au Général Mamadi Doumbouya qui n’a pas reflété les conclusions de la négociation ? Osons croire que la justice nous édifiera.

Contrairement à la justice formelle où la finalité est de désigner un coupable et une victime, assortie d’une décision de réparation des dommages, la médiation, la conciliation ou la négociation vise à régler le différend, mais surtout à rétablir le climat de paix et d’entente sociale, qui régnait au sein de la communauté ou de l’organisation, avant la survenu de la crise.

 Dans le cas de l’OGP, toute porte à croire que l’ex DG aurait été victime de sa « naïveté » et de sa générosité sans limite. Il a cru aux sourires de ceux qui, dans l’ombre, jaloux de son aura, voulaient sa chute brutale et souhaitaient le voir dans le pétrin qu’il vit maintenant  à la Maison centrale de Coronthie.

Ironie du sort, le pauvre est en train de payer une fois encore pour sa disponibilité  et ses largesses, envers des gens qui, dans leurs coins, ricanent et se moquent désormais éperdument de son sort. Pendant que ces « Ingrats » se pavanent comme si de rien n’était, lui, Mandian Sidibé avec une santé fragile,  médite entre  les quatre murs de la Maison centrale de Coronthie, où la température avoisinerait les 40 degrés à l’ombre, pendant la journée de cette saison sèche.

Cela  devrait désormais interpeller plus d’un Guinéen y compris ceux qui gèrent les affaires de l’Etat car, comme le disait Jean Pierre Szymaniak, historien et écrivain français « on récolte de l’ingratitude quand on a trop semé de gentillesse ».

Par Lansana Camara
journaliste 

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