Le Mouvement des Réformateurs de l’UFDG (MR-UFDG) membre fondateur de la Coalition pour le soutien du « Oui » au Référendum du 21 septembre 2025 (CSOR) milite en faveur du « Oui ».
La CSOR, composée d’une vingtaine de mouvements et de partis politiques, et de composantes de la Société civile, appelle solennellement chaque citoyen guinéen à voter « OUI » au référendum constitutionnel du 21 septembre 2025.
Cet appel, dont je suis l’auteur, a été lancé lors de la Conférence de Presse du 12 juillet 2025. Il est à la fois celui de l’historien, du militant et du citoyen.
Pour le citoyen-militant, le vote du 21 septembre prochain n’est pas une simple formalité électorale. C’est un acte fondateur. Une reconquête démocratique. Un choix personnel pouvant contribuer à l’affirmation de notre souveraineté nationale. C’est l’apport de chacun dans la consolidation de notre dignité nationale, reconquise le 28 septembre 1958.
Pour l’historien, le vote qui s’annonce apparaît comme rappel historique. C’est, en cela, quil est le fondement, le socle d’un nouveau départ pour notre pays qui, par le passé, a donné un coup d’envoi dont se sont inspirés beaucoup de pays africains. Le plus éclatant parmi tous étant le 28 septembre 1958.
Un coup d’œil à l’histoire constitutionnelle de notre pays
La Guinée a connu beaucoup de constitutions. Les unes et les autres sont inscrites dans un contexte politique bien défini.
La première constitution, c’est celle de 1958 qui fonda la République de Guinée. Elle se distingue par son caractère inédit et sa nature anticolonialiste. Première du genre du fait que la Guinée fut le premier pays qui conquis son indépendance en Afrique Occidentale Française (AOF), elle inspira beaucoup de pays qui suivirent la voie de la Guinée en 1960. Notamment, celle de la République du Mali qui se retira de la Fédération du Mali formée en avril 1959 avec le Sénégal.
La Constitution guinéenne de 1958 a été suspendue après la prise du pouvoir par le Comité Militaire de Redressement (CMRN). Une sorte de vide juridique s’est installée jusqu’à l’adoption de la Loi fondamentale de décembre 1990. Le multipartisme est instauré a cette date en Guinée.
A la chute du pouvoir du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), la Loi fondamentale fut également suspendue par le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD).
Les tumultes politiques qui succèdent à la fin du PUP ne permirent pas de mettre, comme cela devrait être, en place un nouveau texte constitutionnel. C’est seulement en mai 2010 qu’une nouvelle constitution fut élaborée et adoptée.
On pourrait également évoquer l’éphémère constitution d’avril 2020 instaurant le troisième mandat. Cette dernière sera suspendue et remplacée en septembre 2021 par la Charte de la Transition. Cette dernière sera caduque dès l’adoption de la nouvelle constitution.
Aussi imparfaits ou complets soient-ils, ces textes constitutionnels font partie de notre histoire. Ils ne doivent, ni être relégués au second plan, ni oubliés. De leur complémentarité se sont forgés des hommes et des femmes politiques. La nation s’y est construite, s’est consolidée pour surmonter les hauts et les bas inhérents à l’histoire de toutes peuple.
La Nouvelle constitution, rupture intelligible et continuité novatrice
La Nouvelle constitution est intelligible, disons-nous, parce que le lexique, le vocabulaire employé est certes juridique, mais à la portée du citoyen moyen. Elle n’utilise pas de tournures ou de lourdeurs morpho-syntaxiques qui dérouteraient les citoyens.
Elle est une continuité novatrice du fait qu’elle conserve les articles fondamentaux des constitutions antérieures. L’article 1 sur la souveraineté nationale des droits et devoirs fondamentaux et bien d’autres tout en s’adaptant au contexte.
La continuité novatrice est également incarnée par la conservation du régime présidentiel tout en créant un parlement bicaméral composée d’une assemblée nationale et d’un sénat. C’est-à-dire la Deuxième Chambre où siégeront ceux qu’on appelle les sages.
La nouvelle constitution doit poursuivre ou parachever la voie constitutionnelle de 1958 à nos jours. Elle doit être une rupture et incarner la nouveauté sans faire fi du passé car, une nation se construit par l’alliage de ce qui l’a marquée tant en victoires qu’en échecs. Elle doit prendre en considération beaucoup plus nos échecs pour parfaire la marche de notre pays vers son devenir.
La constitution de septembre 2025 doit marquer la fin d’un cycle en reléguant non-seulement dans le passé les anciennes mais aussi en clôturant la phase transitoire et de la refondation actuelle. Un processus engagé depuis septembre 2021 par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).
Autant dire qu’à on adoption la nouvelle constitution foit clôturer le chapitre de la Refondation pour, très certainement, entamer une Nouvelle République. Il nous faut ouvrir un nouveau chapitre pour inscrire la Guinée parmi les pays régis par une constitution moderne, garant de stabilité, de cohésion et d’un système démocratique. Nous parlons de rupture intelligente et de continuité novatrice en plaçant notre espoir que cette constitution, si elle est plébiscitée le 21 septembre 2025.
Pourquoi voter « Oui » le 21 septembre 2025
La Nouvelle Constitution doit consolider notre souveraineté en assumant notre passé glorieux, mais aussi les avatars ou échecs. Elle doit s’inscrire dans la continuité de l’histoire de notre nation.
Une nation née dans ce que certains appellent » l’audace du peuple du 28 septembre 1958″. Ce peuple qui, au moins où certains se demandaient ce que serait le lendemain de l’indépendance, a bravé peur et angoisse pour dire « Non ».
Voter « Oui, le 21 septembre 2025, serait rendre honneur à notre héritage. Ce serait réaffirmer la volonté du peuple qui est le seul détenteur du pouvoir et du droit. Ce serait lui rendre honneur en mettant entre ses mains et son pouvoir décisionnel la destinée de la Constitution. En lui disant: Peuple de Guinée, tu es libre de dire « Oui » ou « Non » à la Constitution. Ce droit te revient, à toi et à toi seul.
Notre culture politique, faite de résistance, de fierté nationale et de quête de droits et de justice, appelle à une Constitution qui nous unit dans notre diversité politique, culturelle, géographique et de croyance. Voter « Oui », c’est redessiner notre avenir pour bâtir une nation moderne à la hauteur des attentes de notre peuple.
Une constitution qui protège les libertés fondamentales, promeut la démocratie, la transparence ; qui renforce la responsabilité individuelle, la liberté d’initiative et l’égalité entre tous. Une constitution qui renforce les mécanismes du système démocratique. Notre coalition se donne pour ambition de participer à la revalorisation de notre histoire nationale en s’inscrivant dans la marche de notre avenir commun.
Nous appelons solennellement le peuple de Guinée à voter « Oui » le 21 septembre 2025. Le MR-UFDG, la CSOR et tous leurs adhérents seront des acteurs, des porte-parole qui défendront le « Oui » devant les citoyens. Il seront le fer de lance de la victoire. Ils seront à l’avant-garde. Et, le jour de la victoire, les membres de notre coalition seront parmi les Guinéens les plus heureux.
Pr. Lamanara-Petty DIALLO
Président du MR-UFDG, Vice-président de la CSOR
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