Le discours du Premier ministre Bah Oury, tenu récemment lors d’une rencontre avec les jeunes de l’Axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa, suscite un débat sur la véracité de ses propos et les perspectives qu’il esquisse pour l’avenir de cette zone de Conakry. Le Premier ministre a en effet affirmé que l’Axe, autrefois perçu comme un lieu de troubles, deviendrait un jour les « Champs-Elysées de la Guinée » et constituerait la « colonne vertébrale » de la capitale.
Bah Oury va plus loin en promettant que cet axe serait un moteur de prospérité et de développement pour la ville de Conakry, ce qui a été accueilli favorablement par les jeunes présents.
Cependant, une telle vision soulève des questions sur la réalité de la transformation urbaine et socio-économique de l’Axe. Les promesses de modernisation et d’émergence, qui incluent des projets de développement et d’infrastructures, ne sont pas nouvelles. Par le passé, des initiatives similaires ont été annoncées, mais elles ont souvent souffert de retards ou de manquements dans leur réalisation.
Le discours de Bah Oury, bien qu’optimiste, doit donc être mis en perspective par rapport aux antécédents en matière de projets d’urbanisme et d’amélioration des conditions de vie à Conakry.
Le Premier ministre évoque également une banque pour les jeunes, une initiative qui, si elle voit le jour, pourrait potentiellement favoriser l’inclusion financière des populations jeunes et vulnérables. Cependant, la mise en œuvre d’une telle structure nécessite des garanties solides sur la gestion et la durabilité des ressources, et il est légitime de se demander si le projet sera effectivement opérationnel dans un délai raisonnable.
La mention de l’Axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa comme un vecteur de prospérité s’inscrit dans une logique politique visant à rassurer à la fois la population locale et la communauté internationale. Toutefois, la concrétisation de cette promesse dépendra largement de l’engagement des autorités, de l’allocation des ressources nécessaires et de la capacité à surmonter les obstacles structurels qui ont longtemps freiné le développement de certaines zones de la capitale guinéenne.
Bien que le discours de Bah Oury soit porteur d’espoir pour de nombreux habitants de l’Axe et au-delà, sa véracité reste à démontrer. Le temps et les actions concrètes seront les seuls juges de la réalité de cette transformation.
Par Alpha Abdoulaye Diallo
