Maintenant que c’est acté, maintenant que c’est fait, maintenant que c’est acquis; le régime de M. Alpha Condé est tombé, je vais devoir réaliser la promesse que j’avais faite intimement à Dieu.
Cette promesse était d’accomplir une journée de jeûne, si jamais M. Alpha Condé venait d’être chassé du pouvoir de mon vivant. S’il mourait au pouvoir d’une mort naturelle, j’allais certes, être soulagé, mais je n’aurais pas envisagé de jeûner pour ça.
Cette promesse était d’accomplir une journée de jeûne, si jamais M. Alpha Condé venait d’être chassé du pouvoir de mon vivant. S’il mourait au pouvoir d’une mort naturelle, j’allais certes, être soulagé, mais je n’aurais pas envisagé de jeûner pour ça.
Je voulais de son vivant qu’il arrive à être témoin d’une autre Guinée avant sa mort. Beaucoup de gens m’ont toujours demandé tout au long ou presque de la gouvernance de M. Alpha Condé le pourquoi de mon engagement contre le régime de M. Alpha Condé, quel en était son événement déclencheur.
Sans réponse de ma part, chacun essayait de spéculer pour trouver la réponse à son propre questionnement. Pour les uns, c’est parce que je suis peul, car pour eux, ça allait de soi qu’un peul s’oppose à Mr Alpha Condé; à eux, je répondais que la seule chose qu’il ne peuvent dire, c’est que le peul que je suis par le choix de Dieu, n’était pas un citoyen guinéen à part entière. Pour d’autres, je devais être un militant déguisé de l’UFDG qui ne souhaite pas s’assumer comme si tout peul devait être d’office un militant de l’UFDG.
Sans réponse de ma part, chacun essayait de spéculer pour trouver la réponse à son propre questionnement. Pour les uns, c’est parce que je suis peul, car pour eux, ça allait de soi qu’un peul s’oppose à Mr Alpha Condé; à eux, je répondais que la seule chose qu’il ne peuvent dire, c’est que le peul que je suis par le choix de Dieu, n’était pas un citoyen guinéen à part entière. Pour d’autres, je devais être un militant déguisé de l’UFDG qui ne souhaite pas s’assumer comme si tout peul devait être d’office un militant de l’UFDG.
À ceux-ci, je répondais toujours que j’étais militant ou sympathisant de tous les partis qui s’opposent sans ambiguïté au régime de Mr Alpha Condé; l’UFDG faisait partie de ces partis. Les plus critiques, pour m’atteindre, disaient que je fais partie des intellectuels frustrés qui n’ont pas réussi à avoir leur place en Guinée et qui s’exilent pour saboter les actions des autorités de leur pays. À ceux-ci, je répondais qu’ils n’avaient pas le monopole du patriotisme pour juger les autres.
Ceux qui m’ont suivi tout au long de ces années de lutte, qui me lisaient et lisaient les commentaires de certains sur ma page, savent que je n’ai rien inventé ici. Le régime de Alpha tombé, je vais maintenant révéler l’événement déclencheur de mon engagement contre sa gouvernance, son régime. En effet, tout est parti de mon premier et dernier séjour en Guinée après son arrivée au pouvoir en 2010; je ne vais pas dire en quelle année pour des raisons personnelles.
Content d’être de retour dans mon pays, malgré tout de même quelques appréhensions, j’atterris à l’aéroport Gbessia avec beaucoup d’émotion et joie de retrouver parents, amis et anciens collègues. Malheureusement, cette joie n’a duré que le temps qui mène de la piste d’atterrissage au guichet de contrôle de la douane de l’aéroport.
Les faits : c’est en me soumettant au contrôle de mes bagages à la douane, qu’une dame officier de police de son état, m’accoste pour demander d’où je venais. Avant même de lui répondre, elle enchaîne en me disant de toutes les façons, vous n’avez pas à vous inquiéter, je sais que par votre visage, vous êtes peul; je vais être à votre service car, je suis Malinké, mais mon mari est peul de Lélouma.
Elle poursuit sans attendre que je dise un mot déjà tétanisé que j’étais, moi qui croyais être venu dans mon pays en tant que guinéen tout court, en disant qu’elle facilite toujours la tâche aux peuls qui rentrent de l’étranger.
Elle poursuit sans attendre que je dise un mot déjà tétanisé que j’étais, moi qui croyais être venu dans mon pays en tant que guinéen tout court, en disant qu’elle facilite toujours la tâche aux peuls qui rentrent de l’étranger.
Ne voyant pas le lien entre son mariage à un peul et son offre de m’aider et après quelques minutes sans trouver un mot de réponse, je finis par me ressaisir pour dire tout simplement, merci Madame, je vais me débrouiller et si jamais j’avais du souci, je vais vous appeler.
Elle me répond par un haussement de tête, en me disant qu’ici, c’est la Guinée, de faire attention car, nous les diaspos sommes parfois, compliqués et soupçonneux. Et que pour le reste, j’allais comprendre moi-même durant mon séjour. J’essaye de la rassurer en disant qu’il n’y a rien de tout ça dans mon cas. Choqué, je suis sorti de l’aéroport tellement triste que toute la joie que j’avais en descendant de l’avion s’est évaporée comme de la fumée.
Sur le moment et avant de retrouver mes proches, je n’avais qu’une envie, retourner dans mon pays de résidence où je me suis jamais senti étranger autant que ce que je venais de vivre en arrivant dans mon propre pays. C’est depuis ce jour, que je me suis dit que si c’était ça le résultat de la gouvernance de M. Alpha Condé, il faut tout faire pour l’abréger. Cette conviction s’est renforcée durant les 10 jours qui ont duré mon séjour dans le pays et les années qui ont suivi.
La Guinée était devenue un pays où, à la place du Guinéen tout court, il y avait plutôt des Peuls, des Soussous, des Malinkés et des gens venant du Sud du pays communément appelés « Forestiers ». L’origine ethnique avait pris le dessus sur la citoyenneté et la région d’origine sur la nationalité. Moi qui n’ai jamais évolué dans un environnement d’ethnocentrisme, de clivages ethniques, je me suis senti interpellé pour dire que je devais combattre ce problème à la source. Et la source, c’était M. Alpha Condé, son régime, son clan et leurs stratégies de diviser pour régner.
Voilà pourquoi, depuis mon retour en Suisse, je ne me suis jamais économisé pour faire ce que je pouvais faire, seul ou avec des amis qui étaient convaincus comme moi, que M. Alpha Condé était un danger pour la Guinée. Aujourd’hui, je peux dire que nous étions tous des Doumbouya sans armes qui avons fait ce qui était de notre devoir jusqu’à ce que le Colonel Doumbouya vient achever notre travail; libérer la Guinée du Satan et redonner espoir au peuple martyr de Guinée avec son arme. Que Dieu l’assiste dans sa noble mission et bénisse la Guinée. Amen.
Par Sow Boubacar,
Coordinateur pays de l’antenne suisse du FNDC.