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Les leçons de Conakry en Guinée sur le procès des massacres , viols et pillages du 28 septembre 2009 – Par Yao Noël *

Les Africains satisfaits que justice soit rendue dans le continent (Violations des Droits de l’Homme en Afrique et dans le monde)
Les Africains satisfaits que justice soit rendue dans le continent
Retrouvez les réactions, analyses, commentaires et réflexions de Noël YAO Président de l’Union des Journalistes de la Presse Libre Africaine (UJPLA),
Commissaire général de la Biennale Panafricaine des Droits de l’Homme et de l’Humanitaire (BPDHH)
Depuis le 28 septembre 2022,la Guinée fait un difficile retour dans son passé récent et cruel avec le procès des massacres, viols et pillages du 28 septembre 2009.
Ce procès se déroule grâce à l’appui de la Cour Pénale internationale qui a ouvert dès octobre 2009, une enquête préliminaire sur la situation, un comité de pilotage crée afin d’anticiper les nombreux sujets en vue du procès, notamment l’instruction de l’affaire terminée en 2017 et couronnée par un arrêt le 25 juin 2019.
Début 2022 des séminaires ont été organisés pour le renforcement des capacités des magistrats chargés de conduire le procès
Des leçons pour hier, des analyses aujourd’hui et demain, voilà l’exercice auquel se livre Noël YAO jusqu’à la fin de ce procès pour en dégager ce que lui inspire cette affaire.
Avant d’aller plus loin dans cette phase judiciaire et juridictionnelle guinéenne, voici, de le libre point de vue de Noël YAO
Note de présentation de Maurice MASSENGO-TIASSE
I- Il y a toujours un temps pour la justice.
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les premières leçons :
1) Dans la vie ici bas, il ne faut jamais faire impunément, gratuitement et méchamment du mal à son prochain, même en position de force.
2) Tout se paie sur terre. Il y a toujours un temps pour la justice, pour les justes et les plus faibles.
Hier, c’était, ailleurs, Nuremberg, Pétain, Maurice Papon, Klaus en Europe ,etc..
Aujourd’hui, ici en Afrique, voilà les Blaise Compaoré, Gilbert Dendéré, au Burkina , les
Moussa Dadis Camara, Claude Pivi, Aboubacar Sidiki Diakite Alias Toumba, Moussa Thiegboro Camara, etc, pour la Guinée.
La démocratie et l’Etat de droit ne peuvent durablement s’accommoder de l’impunité ou du « négationnisme »….
II-Tout est Vanité.
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En revoyant, devant les juges de Conakry, le lundi 12 décembre l’accusé Moussa Dadis Camara, ancien Chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, feignant une obséquiosité qu’on ne lui a jamais connue ou reconnue, j’ai eu ces sentiments :
1) Dans la vie des hommes, rien n’est statique, rien n’est définitif, rien n’est éternel et , comme le disent les Écritures,  » Vanité des vanités, tout est Vanité « ….
2) L’être humain ( et cela découle du sentiment plus haut évoqué), « ne tarde pas à faire pitié « , comme on le dirait prosaïquement à Adjamé ou à Yopougon ( quartiers populaires et populeux d’Abidjan).Oui « l’homme n’est vraiment rien »….
3) Tout homme, petit ou grand, devrait donc éviter de faire du mal ou humilier un autre homme en public, comme le faisait régulièrement Dadis Camara envers de hauts cadres guinéens, l’ambassadeur d’Allemagne , l’homme d’affaires russe, etc…
En réalité, il faut éviter, ici bas, de se prendre pour ce qu’on n’est pas parmi et au milieu de ses semblables.
Et la vie elle-même ne tient qu’à un fil ou à un claquement de doigts.
III- Vérité, responsabilité et dignité.. .
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Au procès des massacres, viols, pillages, etc du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, on eut dit qu’on a eu des personnes tuées, violées, violentées et volées, etc, sans auteurs ni coupables.
En effet, aucun des accusés , jusque là, dit n’avoir rien vu, rien fait, rien entendu… C’est tout de même curieux, incroyable voire extraordinaire ! Tous, à la barre du tribunal criminel de Conakry, se rebiffent, se renient et, enfin de compte, s’accusent mutuellement en se rejetant le crime les uns sur les autres. Hélas, ils n’ont pas assez de courage pour reconnaître et avouer leurs actes odieux et diaboliques….
Quand on sait que la plupart des personnes mises en cause et poursuivies sont des officiers et soldats, on ne peut que s’étonner et s’indigner de ce grave manque de courage pour avouer leur forfait et tous les torts faits à la nation et aux citoyens guinéens.
Or, dans cette douloureuse affaire, seule la vérité des faits et des culpabilités et des responsabilités donnerait à tous ces hommes un peu plus d’honneur et surtout de dignité.
Une faute avouée est, dit-on, à moitié pardonnée. En se murant dans le déni et une nocive loi du silence, le capitaine Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire guinéenne et ses faux collaborateurs font preuve de couardise en même temps qu’ils tuent une seconde fois les femmes et les hommes à qui ils ont violemment ôté la vie le 28 septembre 2009 au stade du même nom à Conakry.
La vérité grandit, libère voire absout le criminel le plus horrible et le plus sanguinaire.
IV- Le droit au respect…
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La question du droit au respect de tous les accusés ( qui se valent, sans discrimination) est longuement revenue à l’audience du 20 décembre au procès des massacres du 28 septembre 2009 au tribunal criminel de Conakry. Visiblement, manifestement et ostensiblement contrarié, agacé ou vexé par les questions d’un avocat, l’accusé Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire guinéenne, a clamé et réclamé haut et fort son droit au respect ou plus exactement son droit à être respecté par toutes les parties, entités et personnes prenantes à cet important procès. M. Moussa Dadis Camara a raison et a de justes raisons d’être respecté, comme tous les autres accusés qui bénéficient de la même présomption d’innocence et des mêmes droits de la défense.
Toutefois la leçon ici, dans cette affaire, c’est que ce droit légitime et légal au respect doit être étendu à tous, à commencer par les victimes et leur mémoire, leurs parents et leurs proches, etc. Certes comme accusé, M. Dadis Camara revendique à juste titre et raison le droit au respect mais lui-même et toutes les personnes mises en cause dans ces massacres du 28 septembre 2009 devraient, elles aussi, avoir du respect, de la compassion pour les personnes mortes, tuées, violées, volées, pillées, blessées et handicapées à vie, avoir le même respect pour le Président et les assesseurs du Tribunal, le parquet, les avocats, les parties civiles, etc.
En somme, le respect appelant le respect, chacun et chacune a droit au même respect et doit le même respect à l’autre.
En la matière, il n’y a ni préséance, hiérarchie ni protocole entre tous les accusés qui se retrouvent en ce moment à la barre du tribunal criminel de Conakry.
( A suivre)
Noël YAO
Président de l’Union des Journalistes de la Presse Libre Africaine (UJPLA),
Commissaire général de la Biennale Panafricaine des Droits de l’Homme et de l’Humanitaire (BPDHH)
Membre fondateur du Réseau Forum Radio Télévision des Droits de l’Homme (FRTDH), et Ancien Vice-Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI).

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