La promesse d’organiser les élections devant mettre un terme à la transition ouverte par le coup d’Etat du 5 septembre 2021 n’a pas été tenue par le chef du régime, le général Mamadi Doumbouya.
Face à cette situation, le département d’État des États-Unis, équivalent du ministère des Affaires étrangères, met la pression. Il a exprimé sa préoccupation quant au non-respect de l’engagement pris par la junte d’organiser le retour normal à la démocratie et céder le pouvoir à un régime civil choisi par le peuple à l’occasion d’élections inclusives, transparentes et démocratiques.
« Les États-Unis sont préoccupés par le fait que la Guinée n’ait pas respecté la date butoir du 1er janvier 2025 pour lancer sa transition démocratique et appellent le gouvernement guinéen à entreprendre un processus transparent et inclusif qui engage tous les Guinéens, indique le Porte-parole du département d’État, Matthew Miller, dans un communiqué. La transparence et l’inclusivité sont fondamentales pour une transition vers un régime civil crédible, légitime et durable. Nous exhortons le gouvernement de transition à annoncer et à promulguer des échéanciers clairs et des mesures concrètes pour le référendum constitutionnel et les élections démocratiques.»
Selon l’entendement des Etats-Unis, la nation championne de l’alternance au pouvoir par les urnes, la transition actuelle vers la démocratie doit se bâtir autour du dialogue inclusif qui préconise la participation des parties prenantes à toutes les étapes essentielles du processus électoral.
Dans ce sens, M. Matthew Miller fait noter qu’«il est essentiel que toutes les parties de la société, y compris les organisations de la société civile, les partis politiques, les organisations médiatiques et le grand public, participent activement à l’élaboration de l’avenir de la Guinée et soient autorisées à participer pleinement au référendum et au processus électoral. Les États-Unis restent déterminés à soutenir le peuple guinéen dans sa quête d’un avenir stable et démocratique. »
Ce communiqué intervient au lendemain de la manifestation du 6 janvier 2025, organisée par les Forces vives de Guinée à Conakry pour exiger la fin de la transition et le départ du général Mamadi Doumbouya du pouvoir. L’opposition réunie au sein des Forces vives de Guinée a déclaré ne plus reconnaître le Président de la Transition à partir du 31 décembre 2024.
Annoncée pour être clôturée en beauté le 31 décembre 2024, la transition guinéenne se prolonge sous le leadership du général Mamadi Doumbouya, malgré un accord proposé par la junte et accepté par la Cédéao. Le chef de la transition, général Mamadi Doumbouya, n’a pas respecté cet accord. Mais dans son discours du nouvel an, il a annoncé la tenue des élections générales dans le courant de cette année 2025.
Tiendra-t-il parole ? Sera-t-il à l’écoute des principaux partenaires de la Guinée comme les Etats-Unis? Wait and see. Attendons de voir !
Par Racine Dieng