La Guinée dispose désormais du premier système comptable de l’Etat depuis l’accession de notre pays à l’indépendance. Une performance. Une première ! Un autre défi relevé à saluer.
Des experts étaient récemment à Conakry pour les derniers réglages techniques nécessaires pour terminer les travaux d’interfaçage de SCIE avec les autres applicatifs tel que la T24 de la BCRG, le SAFIG des impôts, le SYDONIA des Douanes et l’ORION de l’Agence des dépôts du trésor. Tout cela est effectif. C’est une réalité.
Voilà donc un ensemble d’acquis qui s’inscrivent en droite ligne de la réussite de la refondation prônée par le CNRD et son président le colonel Mamadi Doumbouya. Le technocrate Mourana Soumah est bien l’homme de la situation. Il travaille à la réalisation des tâches qui lui sont confiées dans la mise en œuvre de la lettre de mission du ministre de l’Economie et des Finances Moussa Cissé.
Son bilan à mi-parcours est tout à fait original et inspirant. L’homme des innovations fait du Trésor public guinéen une référence parmi les meilleures références de la sous-région ouest africaine pendant cette transition. Son dynamisme se passe de commentaire. Le Directeur Général Mourana Soumah conduit l’une des grandes réussites de la refondation dans la cadre de l’application des décisions présidentielles. Le transfert des fonds de l’Etat à la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique est aujourd’hui à l’image de tous les autres pays sérieux du monde.
Ce plan comptable universaliste, et technologiquement performant, permettra une vue générale sur les moyens et les possibilités de trésorerie à grande vision pour déterminer les statistiques des avoirs de l’Etat avec ses partenaires dans l’engagement des dépenses de tous ordres et le paiement de la dette intérieur et extérieur.
C’est véritablement un tableau qui permettra un large contrôle sur la gestion des avoirs du pays et sur les fonds d’encaissement du Trésor public. En technique purement comptable, aucune improvisation, et aucun aléa de gestion ne pourront passer gratuitement.
Il est de notoriété publique que la comptabilité générale est un outil précieux d’aide à la décision des gestionnaires puisqu’elle offre des éclairages. Comme, par exemple, la situation patrimoniale, les marges de manœuvre de l’État, ou encore la soutenabilité des finances publiques. Habituellement, un système comptable se limite aux fonctionnalités de comptabilité. Il est principalement utilisé par l’équipe financière d’une entreprise pour répondre aux besoins financiers de base et obtenir les rapports financiers nécessaires.
C’est dire que la réalité du schéma ainsi utilisé entre dans une nouvelle orthodoxie de gestion et d’audit ne permettront aucun pilotage à vue. Cela est à noter. Et c’est cela le véritable règlement. A partir de maintenant, les méthodes d’accroissement permettront d’exercer une véritable planification de tous les engagements financiers de l’Etat et de ses réserves prévisionnelles.
C’est aussi cela la mise à mort de l’improvisation en matière de gestion. Ce qui engendrera à son tour, une refondation technico-comptable dont la Guinée et ses partenaires bi et multilatéraux ont besoin pour la clarification des sources des financements dans le développement général qui harmonisera et équilibrera toutes les données économiques et financières liées à l’accroissement des fonds générés de l’extérieur et de l’intérieur du pays pour une croissance rapide et certaines. Cet important arsenal est une nouveauté et un bien précieux dont dispose désormais le Trésor guinéen débarrassé des procédures de mauvaise gestion que le pays a connu par le passé.
Pour l’innovateur et très dynamique Mourana Soumah c’est sans doute là une vertu et un mérite qu’il devra jalousement garder. Cela revient à dire avec l’ancien dirigeant de l’ex-URSS, Vladimir Lénine, « la confiance n’exclut pas le contrôle » en matière de gestion de la chose publique.
Par Ibrahima Diallo, journaliste et écrivain