Condamnée en 2012 à 15 ans de condamnée à 15 ans de prison ferme dans l’affaire attaque de la résidence privée d’Alpha Condé à Kipé le 19 juillet 2011, elle avait pourtant bénéficié d’une grâce présidentielle en janvier 2018, mais n’a jamais pu rentrer en possession de ses biens saisis pendant son interpellation et durant son séjour cercéral. Fatou Badiar Diallo revient sur scène pour défendre son droit de récupérer ses biens et ses propriétés domaniales.
Elle a passé en tout et pour tout sept ans de prison ferme à la Maison centrale de Conakry sous le régime Alpha Condé. Fatou Badiar Diallo fait partie des bénéficiaires de la grâce présidentielle, rendue publique le 31 décembre 2018, qui ont rejoint leurs domiciles respectifs le 2 janvier 2019. En effet. Pour célébrer le nouvel an, le président Alpha Condé avait accordé une grâce à 222 détenus, dont Mme Fatou Badiar Diallo et deux de ses codétenus condamnées pour les mêmes faits qu’elle.
La semaine passée à Conakry, à l’occasion de l’appel des émissaires du Cnrd, à rencontrer des victimes du régime précédent dans l’enceinte de la mosquée turque de Bambeto, Mme Diallo a rompu le silence et interpellé le président de la Transition sur sa demande de restitution de ses biens saisis. Quand elle parlait à la presse, Mme Diallo est apparue affaiblie par le stress et la maladie. Néanmoins, elle a dit son souhait.
Elle s’est notamment déclarée très peinée de voir ses bourreaux qui ont saisis les domaines fonciers laissés par son défunt mari rouler à bord de trois de ses véhicules qu’ils ont emportés avec eux durant son arrestation. Elle se «réserve de citer» des «noms» devant les médias, mais dame Diallo affirme qu’elle en dira plus si le président de la transition lui accordait l’«opportunité» au cours d’une audience officielle.
Un devoir pour le Cnrd
Elle a besoin de récupérer tous ses biens saisis par les hiérarques de l’ancien régime. C’est un droit pour elle de réclamer cela. C’est un devoir pour les tenants du régime actuel de ne pas faire la sourde oreille à cette revendication formulée par une mère de famille désireuse d’élever ses enfants qui n’ont plus de père biologique.
Tenez ! En prison, cette dame se débrouillait à vendre de l’eau, du jus de gingembre et de bissap à l’intérieur de la prison pour nourrir ses trois enfants tous mineurs et qui, durant ses sept ans de détention, n’ont pas mis le pied à l’école faute de moyens.
Par Gordio Kane