A l’heure qu’il fait sous le ciel ouest-africain, il n’y a que trois sur quinze pays membres de la Cédéao à croupir sous le joug de régimes en transition vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la mise en place d’une administration démocratique issue d’élections inclusives et libres. Ce sont: le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Ils sont connus pour être tous sous la botte des putschistes. Nos trois pays sont tous indépendants et jaloux de leur souveraineté nationale.
Pour ce qui est du nôtre et de nos dirigeants actuels, j’écris qu’ils ne tolèrent pas qu’une voix étrangère leur fasse la morale en leur prescrivant la bonne conduite à tenir ou l’effort substantiel à consentir pour faire face à l’urgence et à la nécessité de quitter le ban des accusés de la Cédéao afin de marcher sur le boulevard de l’acceptable. Cela est tout à fait normal, à mes yeux, et ne peut faire l’objet d’aucune contestation sur le plan du droit international.
Mais de mon constat, il est clair que dans ce pays où un régime même d’exception a le devoir de garantir les mêmes droits pour tous les citoyens, il y a fort à faire avec ce casse-tête particulièrement ardu qu’est d’un côté, notre hâte de retrouver la terre promise sous la conduite du Colonel. De l’autre, le mur dressé par la horde de médiocres, partisans du moindre effort, et ces laudateurs du pouvoir militaire. Mais bon, notre réussite commande que nous ayons le dos large et la peau épaisse.
Donc, souffrons ! Tenons jusqu’au bout, voir au-delà de la transition et, en définitive, au nom du sang et des larmes versés par nos martyrs. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du lundi 8 mai 2023