Le rassemblement du 31 mai 2025 à la Place du Luxembourg à Bruxelles devait être un moment de célébration de la démocratie et d’échange d’idées. Au lieu de cela, il a été transformé en un spectacle de violence inacceptable.
Les violences survenues entre les partisans du régime de Mamadi Doumbouya et ses opposants n’ont pas leur place. Notre colère et notre agressivité ne doivent pas éclipser le dialogue et le respect qui sont deux éléments essentiels pour instaurer un véritable retour à la démocratie. Cette dynamique illustre l’urgence d’une prise de conscience collective et d’une volonté résolue de privilégier l’échange constructif et pacifique, indispensables à la reconstruction de notre tissu démocratique déchiré par la mal gouvernance.
La scène était chaotique. Des manifestants se sont mutuellement hués, frappés et se sont livrés à des actes de violence physique. Les journalistes, ces témoins neutres de la réalité, ont également été pris à partie. Comment peut-on justifier de tels comportements ? Que s’est-il passé pour que des individus choisissent d’exprimer leur désaccord à travers la brutalité plutôt que par des mots ? Il est temps de dire stop. La violence ne peut jamais être un moyen de légitimer son opinion.
L’incident survenu avec l’envoyé spécial du journal Le Populaire, dont le matériel a été piétiné et le t-shirt déchiré, est symptomatique d’une dérive inquiétante. « Vlan ! Ici, c’est Bruxelles ! » a retenti comme un cri de ralliement à la violence, remplaçant le dialogue pacifique que nous devrions promouvoir. Ce comportement est indigne et va à l’encontre des valeurs que nous défendons tous. Nous sommes une diaspora guinéenne, et nous devons montrer au monde que notre force réside dans notre capacité à débattre avec respect.
Certes, il incombe aux organisateurs de garantir la sécurité. Mais la responsabilité ne se limite pas à eux. Chaque individu, chaque citoyen, doit prendre à cœur le devoir de préserver la paix. Exprimer son ras-le-bol est un droit sacré, mais cela doit se faire dans le respect des autres. La violence ne doit jamais devenir la norme.
Ces incidents révèlent une tendance alarmante de perception de la violence comme une réponse acceptable aux divergences d’opinion. Cela doit cesser. Nous devons privilégier le dialogue constructif et la compréhension mutuelle.
Il est temps que notre diaspora s’unisse pour dénoncer la violence et promouvoir un espace d’échange pacifique.
Désormais, transformons notre colère en une force positive, et non en un prétexte pour la brutalité. Cessons de céder à la facilité de la violence et engageons-nous sur le chemin de la paix et du respect d’autrui, de notre voisin d’en face. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du 2 juin 2025