D’hier à aujourd’hui, nous assistons chaque année au même spectacle accablant et à la même rengaine : des incendies et des inondations meurtrières, des enquêtes qui s’éternisent sans jamais aboutir, et des causes et responsabilités des sinistres qui demeurent dans l’ombre.
À Coronthie, au cœur de Kaloum, les inondations deviennent un triste quotidien. Tandis que les routes de la banlieue de Conakry se transforment en pièges mortels lorsque les pluies s’abattent. Entre Minière et Hamdallaye, la circulation est paralysée, et les automobilistes doivent naviguer à travers les eaux de ruissellement. Des ponts, tels que celui de Kountiya, appelé Pont-36, deviennent des sources d’angoisse pour les usagers. Tout comme les carrefours de Kipé et de Lambanyi-centre commercial. Ainsi que les ponts Kiridi à Nongo, Lambanyi-Cobaya, Cobaya-Fossidè, Yattaya et Foula-Ma-dina à Sonfonia, où l’insécurité routière s’ajoute à la désorganisation ambiante.
À Dabondy, Gbessia, et au-delà, l’anarchie des lotissements et l’urbanisation incontrôlée révèlent l’héritage d’une gestion laxiste des voies d’évacuation des eaux de ruissellement, qui a trop duré. Pendant ce temps, des vies se perdent dans les eaux, tandis que nos gouvernements successifs semblent adopter une attitude fataliste face à la situation.
Pauvre de nous ! Notre capitale, submergée par les eaux, est le reflet de notre propre inaction et complicité. Nous, citoyens, aveugles au danger, avons une part de responsabilité dans cette catastrophe qui frappe le Grand Conakry. Nos autorités, quant à elles, choisissent l’ignorance, même face aux recommandations des experts en urbanisme et environnement.
Disons-le ensemble! La gouvernance de notre pays est en berne, et il est essentiel d’agir pour prendre le pouvoir. Nous devons dès aujourd’hui participer à la vulgarisation du projet de nouvelle constitution, qui nous permettra d’obtenir le pouvoir constitutionnel de changer nos vies et d’inciter l’État à ne plus rester passif.
Ensemble, préparons-nous à voter «Oui» le 21 septembre 2025, afin que la nouvelle constitution devienne un véritable tremplin vers un avenir qui nous offre l’occasion de restaurer le charme de notre capitale, tout en assurant la protection de notre environnement urbain contre les catastrophes climatiques qui menacent notre sécurité et notre qualité de vie.
Agissons ! Saisissons l’opportunité que nous offre ce projet pour instaurer un régime parlementaire bicaméral, permettant à nos institutions d’accomplir efficacement leurs missions et de favoriser un Vivre-ensemble valorisant, tout en assurant à notre État les moyens d’assumer ses responsabilités envers tous les habitants de la Guinée ainsi qu’envers leurs amis et partenaires de la sous-région ouest-africaine et d’ailleurs dans le reste du monde.
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du 11 août 2025