Le décret du 9 août 2023 signé par le Colonel empêche l’expression démocratique. Il retire à l’électorat guinéen le pouvoir de choisir ses dirigeants à la base. Évidemment, le Colonel doit prendre toutes les mesures nécessaires pour corriger cela aussi vite que possible. Sinon, ce fameux décret marquera, à maints égards, une sérieuse régression par rapport à l’esprit de la Charte de la transition en vigueur depuis maintenant deux ans.
C’est un décret d’une si grande portée qu’il va falloir annuler. Il n’y a aucun crime à cela. Surtout qu’il s’agit d’éviter les actes pouvant constituer une menace grave pour le retour à la démocratie. Mon avis est celui de la majorité des porte-voix qui se sont fait entendre sur cette question importante de l’étape cruciale de la transition que sont les élections devant être organisées de la base au sommet avant de sonner la fin de ce régime d’exception.
Le Colonel n’a pas à parier sur ce décret de mauvais cheval. En fait, disons-le franchement, la désignation des chefs de quartiers par arrêté d’un gouverneur, en lieu et place des dispositions spéciales relatives aux conseils de quartier et de district mentionnées dans la Loi organique L0039 du 24 février 2017 et qui stipulent que «la désignation des membres du Conseil de district ou de quartier est faite au prorata des résultats obtenus dans les districts et quartiers par les listes de candidature à l’élection communale», est extrêmement incongru. Et selon les principes fondamentaux de la démocratie, un décret ne doit jamais mettre fin à la souveraineté du peuple. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du lundi 28 août 2023