Toujours égal à lui-même, le leader du Parti du renouveau et du progrès (Prp) n’a pas changé de ton depuis le coup d’Etat du 5 septembre.
Un cadre de dialogue politique
Quand le président de la Transition, colonel Mamadi Doumbouya, a signé le décret du 6 avril 2022 instituant un « cadre de concertation inclusif », le jeune leader a opposé un niet catégorique à la junte.
Au nom du Prp, de l’Anad et le tour nouveau G58 (groupe de 58 formations politiques dont sont membres les principaux leaders de formations politiques du pays), il rejette «la configuration» du fameux cadre annoncé par la junte. M. Sow ne voudrait pas tergiverser autour de la question essentielle de la mise en classe d’un cadre de dialogue tel que le réclame les forces vives de la nation. «Ce cadre n’a rien à voir avec le cadre de dialogue permanent sollicité par le G58, commente le président Rafiou Sow. Nous avons été on ne peu plus clairs dans nos différents mémorandums et nos déclarations en lien avec le type de cadre de dialogue permanent que nous sollicitons depuis sept mois. C’est-à-dire CNRD – Partis Politiques – Société Civile – Partenaires Techniques et Financiers, qui viennent en observateurs. A ceux-là, il faut ajouter un représentant désigné pour chacune des institutions internationales Cédéao, Union Africaine, Nations-Unies et Union Européenne. Nous ne sommes preneurs de rien d’autre que cela. »
Cette position du leader du Prp est aussi celle de Cellou Dalein Diallo, l’ancien challenger d’Alpha Condé. Il réclame un dialogue franc avec la junte pour une «visibilité de la transition». Même son de cloche chez Fonikè Manguè, le leader du Front national pour la défense de la constitution (Fndc) le plus grand mouvement de la société civile guinéenne qui affirme que la transition n’est pas un mandat électoral.
- Sow tient mordicus au retour rapide à l’ordre constitutionnel dans un délai d’un an, au soutien de la communauté internationale pour une transition réussie, et au retour des militaires dans les casernes.
Fidèle à sa politique
«Il (le colonel Mamadi Doumbouya) est jeune et bardé de diplômes, au lieu de lui tirer notre chapeau dans l’euphorie des premiers actes posés, on doit plutôt l’aider à laisser son nom dans l’histoire de la démocratie», confiait à votre semainier, en septembre 2021, le président du parti PRP et membre de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD).
Rafiou Sow va ainsi en contresens de ceux qui versaient dans «la démagogie qui consiste à faire croire que tout est permis» au colonel Mamadi Doumbouya et à ses compagnons.
Resté fidèle à sa ligne politique, le président du Prp disait à qui le veut ceci : « Le CNRD est tenu obligé de nous écouter, de dialoguer avec nous, parce que nous ne laisserons pas cette transition aller à la dérive. Cette transition ne se mènera pas sans nous, nous ne pouvons pas l’accepter. Nous allons le contraindre par les manifestations pour qu’il obtempère ».
Par Gordio Kane