Fini les concertations nationales, place à la polémique ! Et pour cause? De toutes les propositions émises au sujet de la durée de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya a annoncé, le 30 avril, «une proposition médiane d’une durée consensuelle de la transition de 39 mois », qui sera soumise à l’examen du CNT.
Un chronogramme de 3 ans et 3 mois rejeté en bloc par l’Ufdg et ses alliés au motif qu’il viole délibérément l’article 77 de la Charte de la transition selon lequel cette durée est à fixer «de commun accord entre les forces vives de la nation et le CNRD».
L’alliance rassemblant l’essentiel plus d’une cinquantaine de partis politiques guinéens réclame «la mise en place d’un cadre d’un dialogue direct entre elles et le Cnrd, avec la participation de la société et les partenaires techniques et financiers, sous la médiation d’un facilitateur de la Cedeao. Et ce, pour définir, sur une base consensuelle, un cadre juridique et réglementaire, ainsi que les conditions et les délais nécessaires à l’organisation d’élections inclusives et crédibles.»
L’alliance politique considère cette proposition comme «une fuite en avant, encouragée par (les) sempiternels manœuvres et de tous les pouvoirs qui sont sans foi ni loi». Ce qui «mettrait en danger la transition et la cohésion de notre nation.»
Plus que déçu, le Fndc, qui venait à peine de proposer une prolongation de 17 mois de la transition se sent défié. Ce mouvement de la société civile appelle le peuple à se tenir prêt à protester.
Pour le Fndc, «il est inadmissible, inconcevable et inacceptable que le Cnt entérine cette proposition de la junte qui ne repose sur aucun fondement juridique.»
Hors de la Guinée, cette polémique jette dans le plus grand désarroi la communauté internationale qui réclamait jusque-là une transition courte et apaisée. D’un délai préalable de six mois exigé le 5 septembre 2021, la Cedeao avait donné l’opportunité à la junte d’établir un chronogramme de la transition au plus tard le 25 avril dernier pour acter le retour à l’ordre constitutionnel.
Dans cette situation, il est attendu du Cnt de mettre fin à la polémique ou d’attiser le feu avec un soufflet du vote parlementaire.
Par Le Populaire