À l’approche des prochaines élections, une anxiété familière s’installe chez les habitants de la route Leprince, entre Hamdallaye et Bambeto, dans la commune de Ratoma. Chaque cycle électoral réveille la peur que nos quartiers deviennent des zones de conflit, et que les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre transforment nos vies en cauchemar.
Nos cœurs se serrent à l’idée que nos maisons et nos commerces, bâtis avec tant d’efforts, puissent être endommagés ou pillés. Nous craignons, à juste titre, pour la sécurité de nos familles. La triste réalité est que, lorsque les tensions éclatent, les riverains se retrouvent souvent pris entre deux feux, victimes collatérales de violences qui ne sont pas de leur fait.
Le plus douloureux est de voir les forces de l’ordre nous considérer comme des parties prenantes au conflit. Nous sommes de simples citoyens cherchant à vivre en paix. Les jeunes qui lancent des pierres ne sont pas tous nos enfants. Pourtant, nous sommes les premiers à subir les conséquences de ces actions, comme en témoignent les destructions de biens et les arrestations arbitraires.
Nous lançons donc un appel solennel aux autorités guinéennes. Ne nous oubliez pas. La sécurité des riverains doit être une priorité absolue. Nous demandons :
- Une présence accrue et dissuasive des forces de sécurité, non pas pour réprimer aveuglément, mais pour protéger les habitants.
- Un engagement clair à éviter de confondre les manifestants avec les résidents, et à respecter nos biens et nos familles.
- Un dialogue constructif pour désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent.
Nous aspirons à une vie paisible, loin des affrontements. L’élection doit être une fête démocratique, pas une source de douleur et de destruction pour les citoyens. Il est temps de briser ce cycle de violence et de garantir que les droits et la sécurité des riverains ne soient plus sacrifiés sur l’autel de la politique.
Par Kefina Diakité