Fille chérie de Sékou Touré, premier président de la Guinée, la maire bien-aimée de Kaloum a rendu l’âme le 12 janvier 2022 au Maroc. Aminata Touré, «Syli Yorè», «Ami», ou «Hadja Ami» pour les intimes, a toujours été très proche du petit peuple. Elle était adulée. Elle avait une place dans le coeur de chaque famille et de chacun des habitants de la commune de Kaloum.
Veuve du célèbre footballeur Mamadouba Resmu Camara dit Maxime Camara décédé en 2016 au Maroc, Aminata Touré était juriste de formation. Elle résidait dans le royaume chérifien et évoluait dans le domaine des BTP en Guinée Équatoriale. Ses vieux jours, elle les a mis à profit pour officier en qualité de maire en poste de la commune de Kaloum depuis 2018.
Dans l’île de Kassa, terre natale de sa mère, à Mafanco où en sa qualité de juriste elle a servi au tribunal pour enfants avant le décès de son père le 26 mars 1984, et dans la presqu’île de Kaloum où elle a été la première femme à diriger la mairie, la fille chérie de Sékou Touré était surnommée «Ami», le diminutif de son prénom Aminata.
Dans la vie de tous les jours, elle s’est comportée en une véritable «Ami» du petit peuple pendant que le régime de son père, héros de l’indépendance et chantre du panafricanisme, sombrait dans les crimes de sang. Cette «Ami» avait un visage d’ange et un cœur d’or. Elle était une femme de principe, mais ne méprisait personne, ne traitait aucun de ses semblables de moins que rien. Connaissait et fréquentait pratiquement toutes les familles, les carrés, les quartiers et la plupart de leurs occupants.
En 2018, cette bonne attitude de la «Syli Yorè», fille du «Grand Syli», ou grand éléphant, l’autre surnom de son père, a aidé son staff électoral indépendant dénommé Kaloum Yigui a défier les candidats de toutes les formations politiques en compétition dans cette circonscription abritant l’essentiel des bâtiments ministériels et la cité des affaires de la capitale.
La commune de Kaloum perd une grande dirigeante, une femme aux bonnes initiatives et aux actions d’intérêt public. Sous son magistère, Ami a aidé à l’autonomisation des femmes de plusieurs quartiers, mis en place un centre de saponification, modernisé et fait construire des latrines scolaires avec le soutien du groupe Bolloré.
A l’intérieur de la commune urbaine, elle a amélioré la mobilité inter-quartier par la mise en circulation de tricycles motorisés de dernière génération adaptés aux normes de protection de l’environnement dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Par Ahmed Tidiane Diallo