Le silence, une fois de plus, s’est déchiré. Un cri de douleur, amplifié par l’écho des réseaux sociaux et des conversations indignées, nous rappelle la plaie béante qui traverse notre société : la violence. Violence dans nos foyers, violence dans nos rues, violence insidieuse qui mutile les corps et brise les âmes.
Moi, militante des droits des jeunes, je porte cette lutte dans ma chair depuis mon plus jeune âge. J’ai entendu les murmures étouffés des victimes de violences basées sur le genre (VBG). Aujourd’hui, face à cette nouvelle vague d’émotion collective, mon cœur saigne avec chaque victime, mais ma détermination brûle plus fort que jamais.
Car ne nous y trompons pas. Si les femmes et les filles sont en première ligne, payant le plus lourd tribut à cette barbarie ordinaire, la violence ne choisit pas toujours son genre. Osons le dire haut et fort : les hommes aussi sont victimes. Victimes de coups, victimes d’abus psychologiques, victimes de normes sociales toxiques qui leur interdisent la plainte, la larme, la vulnérabilité.
Briser le tabou des VBG, c’est aussi reconnaître et tendre la main à ses sœurs, frères, pères, fils, amis, meurtris en silence. Leur douleur est réelle, leur besoin de justice et de guérison est légitime. La violence, quelle que soit sa forme ou sa cible, est une défaite pour notre humanité commune.
L’indignation qui nous submerge aujourd’hui est un carburant puissant. Mais elle ne doit pas rester une flamme éphémère qui s’éteint après quelques jours de ‘’buzz’’. L’heure n’est plus seulement à la dénonciation, si nécessaire soit-elle. L’heure est à la construction. L’heure est aux solutions durables, ancrées dans nos réalités, portées par nous toutes et tous.
Pour ma part ; il faut : -Enseigner le respect, le consentement et l’égalité dès la maison et à l’école.
-Mettre fin à l’impunité, garantir un accès équitable à la justice pour toutes les victimes, femmes comme hommes.
-Briser les tabous, changer les mentalités, impliquer les leaders locaux dans cette lutte.
-Faire des hommes et des garçons des alliés engagés contre les violences et les stéréotypes.
-Donner la parole aux survivant(e)s, et renforcer l’autonomie, notamment économique, des personnes vulnérables.
En explorant ces pistes, nous pourrons enfin mettre un terme à ces violences et avancer vers une société plus juste et plus humaine.
Par Hadja Idrissa BAH