La négociation de réconciliation entre le couple d’artistes Djelikaba Bintou Azaya, au ministère de la Culture, du tourisme, des Arts et de l’Artisanat, a suscité l’indignation de plusieurs féministes. C’est le cas de Mariam Geopogui qui demeure profondément choquée par l’arrangement proposé par les autorités pour apaiser les tensions au sein du couple, ainsi que par d’autres cas de violences qui sont restés ignorés.
L’irritation de Mme Geopogui se concentre principalement sur les institutions censées défendre les causes féminines, qui, selon elle, « accordent peu d’importance » aux différents cas cités, avant et après celui de Djelikaba Bintou, mettant ainsi en lumière le laxisme de certains ténors de la justice guinéenne.
L’alerte faite par les hommes et les femmes de « la presse a joué un rôle fondamental », se félicite Mariam. « C’est grâce aux reportages (parus dans les médias traditionnels) et aux réseaux sociaux que des voix anonymes ont trouvé un écho ». Elle affirme avec conviction que lorsque la presse « agit » avec éthique et courage, elle devient une « arme redoutable » contre l’impunité.
Mme Geopogui a également levé un coin du voile sur certaines causes qui empêchent les femmes de déposer des plaintes auprès des autorités, en soulignant que « de nombreuses femmes guinéennes n’exposent pas leur souffrance en raison des regards qui engendrent à la fois la honte sociale et l’absence de soutien étatique. »
La militante Geopogui est convaincue que la véritable refondation dont la Guinée a besoin avant tout de nature « sociale ». Elle formule néanmoins des plaidoyers pour inciter l’État guinéen à placer la dignité humaine, l’équité des sexes et la protection des plus vulnérables au cœur de ses priorités.
Par Tidiane Diallo