Au cœur de ces affrontements internes, des tractations en coulisses se sont intensifiées, révélant des alliances inattendues ainsi que des tensions croissantes. Plusieurs membres du staff dirigeant de l’UFDG ont, sous l’égide du ministre Ousmane Gaoual Diallo, choisi de faire allégeance au général Doumbouya. Cette manœuvre, bien que controversée, vise à pacifier les relations entre l’administration centrale et ce principal parti d’opposition. Le désir de réformer et d’apporter un « sang neuf » apparaît comme un argument fort pour ceux qui souhaitent voir l’UFDG s’adapter aux nouvelles réalités politiques du pays.
Cependant, la résistance ne tarde pas à se manifester. Le tribunal de première instance de Dixinn a récemment décidé de suspendre les deux congrès prévus par les factions antagonistes qui se disputent la direction du parti. Les partisans d’Ousmane Gaoual Diallo, fervents défenseurs du changement, et les fidèles de Cellou Dalein Diallo, parmi lesquels Kalémodou Yansané et Dr Oussou Fofana, se retrouvent ainsi dans une impasse. Cette décision judiciaire illustre les fractures qui déchirent l’UFDG à un moment crucial pour son avenir.
Les réformateurs cherchent à instaurer un dialogue et à trouver des solutions constructives. Représentants de la vision progressiste, ils visent à adapter le parti aux exigences d’un environnement politique en constante évolution. Leur volonté de négocier avec le pouvoir en place s’inscrit dans une approche pragmatique, visant à éviter l’isolement du parti et à préserver ses chances lors des prochaines élections.
La lutte interne à l’UFDG ne se limite pas à des rivalités de personnes, mais soulève des questions fondamentales sur la direction future du parti et sa capacité à jouer un rôle constructif dans la politique guinéenne. Alors que le pays se dirige vers des élections cruciales, le choix entre la réforme et la confrontation pourrait déterminer non seulement l’avenir de l’UFDG, mais également rebattre les cartes du paysage politique guinéen dans son ensemble. Les responsables devraient s’atteler à la recherche d’un équilibre entre les deux visions politiques qui secouent le parti afin d’éviter de se retrouver en position de faiblesse face aux défis qui les attendent.
Par Alpha Abdoulaye Diallo