Le 5 mars 2024, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre Bah Oury a réaffirmé que le référendum constitutionnel, ainsi que les élections législatives et présidentielles, se tiendront en 2025, conformément à l’engagement pris par le Général Mamadi Doumbouya dans son adresse du 31 décembre 2024. Cette déclaration vise à dissiper les incertitudes entourant le processus électoral et à rassurer l’opinion publique quant à la volonté du gouvernement d’assurer une transition démocratique.
Toutefois, cette annonce intervient dans un climat politique particulièrement tendu. En janvier 2025, la principale coalition d’opposition, les Forces Vives de Guinée, a exhorté ses membres à se retirer du Conseil National de Transition (CNT), dénonçant le non-respect du calendrier initialement prévu pour le retour à l’ordre constitutionnel. Des manifestations ont alors paralysé Conakry, tandis que plusieurs militants ont perçu l’annonce du référendum constitutionnel par le colonel Mamadi Doumbouya comme une stratégie visant à prolonger la mainmise du régime militaire sur le pouvoir.
Par ailleurs, la junte a procédé à la dissolution de plus de 50 partis politiques et intensifié son contrôle sur les médias indépendants, limitant l’accès aux réseaux sociaux et multipliant les arrestations parmi les acteurs de la société civile. Dans ce contexte, la disparition inquiétante du journaliste Habib Marouane Camara, porté disparu depuis le 3 décembre 2024, alimente les craintes d’un climat répressif à l’approche des élections.
Si la confirmation du calendrier électoral par le Premier ministre Bah semble être une réponse aux préoccupations de l’opposition et de la communauté internationale, la réussite du processus dépendra de la capacité du gouvernement à instaurer un climat de confiance et à garantir la transparence du scrutin. L’implication de tous les acteurs politiques, y compris ceux contraints à l’exil, sera essentielle pour assurer la légitimité des futures institutions démocratiques.
Ainsi, bien que la déclaration du Premier ministre marque une étape importante dans la clarification du processus de transition, de nombreux défis subsistent. Le gouvernement devra s’atteler à restaurer la confiance avec l’opposition et la société civile afin de garantir des élections libres et crédibles en 2025.
Par Tidiane Diallo