L’Afrique de l’Ouest a progressivement trouvé sa place dans l’industrie mondiale de la blockchain, avec le Nigeria étant souvent en tête. Aujourd’hui, les regards se tournent vers la Guinée. Grâce à un protocole d’accord récemment signé entre la République de Guinée et Tether, la plus grande société d’actifs numériques au monde, la Guinée se positionne pour devenir le prochain géant de la blockchain dans la région. Mais peut-elle véritablement mener la transformation blockchain en Afrique de l’Ouest ? Si l’on observe le parcours du Nigeria, la réponse pourrait être oui.
En effet, de nombreux indices laissent croire que la Guinée peut dominer le développement de la blockchain en Afrique de l’Ouest. D’après les nouvelles news sur la crypto concernant la sous-région, ce petit pays pourrait s’inspirer du modèle nigérian pour devenir le nouvel hub crypto.
L’expérience du Nigéria offre une feuille de route pleine de promesses et d’embûches. Pendant des années, le Nigéria a affiché l’un des taux d’adoption des cryptomonnaies les plus élevés au monde, se classant au deuxième rang mondial selon l’indice d’adoption de Chainalysis en 2023 et 2024. Si les Nigérians ont adopté les cryptomonnaies pour leurs transferts de fonds, leurs investissements et leur protection contre la dévaluation monétaire, les régulateurs gouvernementaux sont restés prudents.
Ce n’est que récemment que la Securities and Exchange Commission (SEC) du Nigeria a commencé à délivrer des licences à des plateformes d’échange de crypto-monnaies comme Quidax et Busha Digital Limited. Ainsi, cela a créé un premier cadre juridique pour les actifs numériques. Pourtant, le secteur nigérian est confronté à des défis majeurs, notamment la fraude, les escroqueries et les mesures de répression réglementaire sur des plateformes majeures comme Binance.
La Guinée a une occasion unique de tirer les leçons des premiers échecs du Nigéria. En mettant l’accent dès le départ sur la réglementation, l’éducation et les partenariats public-privé, elle peut favoriser un environnement blockchain sûr et transparent.
La signature du protocole d’accord entre la Guinée et Tether en février 2025 marque une avancée significative. Cet accord définit un plan visant à explorer le potentiel économique de la blockchain tout en promouvant l’éducation numérique, l’innovation et le développement des infrastructures.
Un élément clé est la collaboration avec la Cité des Sciences et de l’Innovation de Guinée, visant à intégrer l’enseignement de la blockchain au programme national et à former une nouvelle génération de professionnels férus de technologie.
De plus, l’engagement de Tether à soutenir le projet guinéen « Cité de l’innovation » peut créer un environnement propice aux startups, aux instituts de recherche et aux entrepreneurs axés sur les applications blockchain. Contrairement au Nigeria, où des entreprises privées ont mené des initiatives cryptographiques sans grand soutien initial du gouvernement, la Guinée implique les institutions publiques dès le départ, une démarche susceptible de garantir une meilleure surveillance et la confiance du public.
En collaborant étroitement avec des experts internationaux et en suivant l’évolution de la législation nigériane, la Guinée peut mettre en œuvre des réglementations qui protègent les consommateurs tout en encourageant l’innovation. Les déclarations publiques des dirigeants guinéens suggèrent de privilégier l’inclusion et la durabilité dans leur stratégie numérique – une position avant-gardiste que le Nigéria n’a adoptée qu’après des années d’incertitude politique.
Si la Guinée met en œuvre avec succès sa stratégie blockchain, elle pourrait devenir un pôle régional pour les actifs numériques d’Afrique de l’Ouest. Les pays voisins, dont beaucoup sont confrontés à des défis similaires en matière d’inclusion économique et financière, pourraient s’inspirer du modèle guinéen.
