L’histoire retiendra que c’est le garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, Charles Alphonse Wright, qui a officié la cérémonie de lancement du procès de l’effroyable massacre du 28-septembre. Et pour cause ? Le magistrat a volé la vedette à ses prédécesseurs.
C’est une réalité. Dans la lutte contre l’impunité, les prédécesseurs du garde des Sceaux Wright ont accompli chacun des progrès significatifs. Mais face aux réticences des régimes qui se sont succédé en Guinée depuis la fin du règne Dadis Camara aucun d’entre eux n’avait réussi à faire organiser le procès du siècle.
Volonté politique
Mais, une chose reste évidente. Si Charles Alphonse Wright a réussi c’est avec le soutien personnel du président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya. Car, sans la volonté politique, rien n’aurait pu l’aider à accomplir cette tâche et à éviter de trébucher sur les difficultés dès le début de son magistère.
Le bilan des cents jours du garde des Sceaux nommé ministre le 8 juillet 2022 tient de cela. Il est brossé sur un tableau peint aux couleurs du succès du procès lancé le mercredi 28 septembre 2009 sous le regard du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Asad Ahmad Khan.
La Haye y veille
Dans le compte-rendu de sa mission en Guinée à l’occasion de l’ouverture de ce procès historique, le procureur Khan est catégorique: « le processus ne s’achève pas pour autant avec l’ouverture du procès et la clôture de l’examen préliminaire par (son) Bureau».
La Cpi veille au grain. «Si nous discernons une quelconque tentative de protéger les accusés ou si nous estimons que le processus n’est pas conforme aux obligations du Statut de Rome, je n’hésiterai pas à en informer les autorités guinéennes, à rouvrir l’examen préliminaire et à passer, si nécessaire, à une enquête complète», prévient M.Khan fort du Mémorandum d’accord signé avec le colonel Doumbouya.
Par Gordio Kane