Pour rappel, les deux hommes étaient de proches compagnons de route. Ils avaient servi ensemble sous les présidences de Georges Pompidou, puis de François Mitterrand lors de la première cohabitation de la Ve République, de 1986 à 1988.
Après la victoire du RPR aux législatives de 1993, le président socialiste François Mitterrand fut contraint de nommer un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, alors maire de Paris, ne souhaitant plus retourner à Matignon, proposa son ami Édouard Balladur pour ce poste — avec, en contrepartie, l’attente tacite d’un soutien à sa candidature présidentielle deux ans plus tard.
Mais les choses ne se passèrent pas comme prévu : à la surprise générale, Balladur décida lui aussi de se présenter à l’élection présidentielle de 1995. Ce fut le début de jours sombres pour Jacques Chirac : trahisons, défections, isolement, abandon par une partie de son entourage, sondages désastreux annonçant sa défaite imminente… Entre 1993 et 1995, il vécut l’une des périodes les plus éprouvantes de sa carrière.
Mais grâce à sa foi dans son projet, sa résilience politique, son charisme, sa proximité avec le peuple, son expérience et son sens aigu de l’État, Chirac tint bon. Et ce, malgré les appels au désistement émanant de ses plus proches soutiens et d’une partie des médias.
Contre toute attente, il parvint à se qualifier pour le second tour, devançant Balladur, et fut élu Président de la République avec 52,6 % des voix face au candidat socialiste Lionel Jospin. Bien que chaque pays ait ses propres réalités politiques, de nombreux leaders en Guinée — à l’image d’Elhadj Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG — traversent aujourd’hui des épreuves similaires à celles qu’a connues Jacques Chirac.
À eux, nous ne pouvons adresser qu’un seul message : ayez la foi, le courage et la patience de continuer le combat. Car en politique, aucune élection n’est jamais gagnée d’avance, et nul ne peut prédire la fin de la carrière de quiconque.
Mamadou Djouldé Diallo