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Campagne électorale ? Pas pour murmurer !

J’ai dit. Cette campagne présidentielle de 2025 est enveloppée d’une tristesse et d’une morosité déconcertantes. L’air est lourd. Les rues ne résonnent pas des cris de ralliement, mais d’un silence qui frôle l’indifférence.

Qui a fait ça ? Qui est le maître d’œuvre de cette campagne au ralenti, où tout semble se dérouler à la dérobée, loin de l’œil du populo qui n’attend pourtant que de vivre et vibrer ? Stop ! Stop au silence ! Place à l’énergie !

Nous avons les yeux sur nos voisins. Au Sénégal, la campagne de Bassirou Diomaye Faye était une déferlante d’énergie juvénile et de mobilisation populaire. En Côte d’Ivoire, les meetings d’Alassane Ouattara sont des démonstrations de force et de liesse orchestrées.

En Sierra Leone, les citoyens ont fait du porte-à-porte rythmé et de la musique le cœur de leur stratégie pour Maada Bio. Même en Guinée-Bissau, la campagne d’Emballo, avant la prise d’otage du processus démocratique par les militaires, fut un grand Show !

Et nous, en Guinée ? Où sont passés les sons hypnotiques du djembé et du balafon ? Où sont ces carnavals politiques, ces danses spontanées qui sont l’ADN de notre culture et de notre engagement politique ?

Nos directions de campagne, y compris celles qui savent que le vainqueur est déjà un secret de polichinelle, semblent hésiter à sortir, à occuper l’espace public, comme si le simple fait d’afficher sa ferveur était un crime. Refusons cette timidité !

Une campagne électorale est une sacrée occasion de démocratie festive. C’est le moment de chasser le stress accumulé sous le poids des transitions, de communier avec ses concitoyens au-delà des clivages, et de préparer un lendemain meilleur en confrontant les idées.

Le fait que le résultat final semble écrit d’avance, que le candidat Mamadi Doumbouya soit le vainqueur attendu, ne doit absolument pas justifier cette morosité imposée. Le rôle d’une opposition, même face à l’évidence, est de montrer que rien n’est gagné sans effort. Le rôle du candidat favori est de démontrer sa légitimité par la mobilisation et la fête !

Directions de campagne, artistes, militants, simples citoyens, ambiancez ! Organisez des conférences publiques ! Animez des débats de fond partout ! Organisez des carnavals, faites des boubous colorés, brandissez les drapeaux, faites exploser les klaxons ! Que les idées fusent et que le djembé et le balafon résonnent enfin.

La campagne électorale est l’une des rares occasions où la politique et la culture se fondent dans une même allégresse. Nous ne devons pas nous laisser dérober cette joie. Nous ne devons pas permettre de réduire notre démocratie à un simple murmure. Ce que nous exigeons, c’est de l’énergie, du bon sens et de l’ambiance. Et nous les exigeons ici et maintenant !

Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du 8 décembre 2025

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