Ultime lumière d’un pontificat incarné, son « Urbi et Orbi » du 20 avril résonne désormais comme un adieu. Un souffle final offert au monde, dans le calme et la tendresse d’un berger fatigué mais fidèle à sa mission jusqu’au bout.
Premier pape jésuite, premier souverain pontife venu d’Amérique latine, Jorge Mario Bergoglio fut l’homme des périphéries. À la tête de l’Église catholique depuis le 19 mars 2013, il n’a cessé d’ouvrir des brèches dans les murailles dogmatiques, d’écouter les blessés de la vie, de tendre la main aux exclus. François, c’était le style de la pauvreté choisie, de la parole simple, des gestes qui parlent plus fort que les bulles papales. Il n’a pas craint les tensions : des scandales sexuels aux bénédictions des couples homosexuels, il a affronté les tempêtes, quitte à heurter les conservateurs, notamment le cardinal guinéen Robert Sarah.
Le pape François, souvent affaibli ces dernières années par des ennuis de santé, n’a jamais abdiqué sa tendresse envers le monde. Il laisse une empreinte profonde : celle d’un pontificat de proximité, de miséricorde, et de courage. Dans le silence de Saint-Pierre, son souffle humble plane encore.
L’histoire se souviendra d’un homme de foi, d’un homme debout dans la tourmente, et d’un pape qui a préféré le cœur aux dogmes, le service au faste, l’Évangile vécu aux doctrines figées.
Que la terre lui soit légère. Requiescat in pace, François.
Par Gabriel de Kouibly