« La confiance du peuple dans ses dirigeants est essentielle. Sans elle, toute nation est en péril. » Cette phrase d’Abraham Lincoln résonne plus que jamais. Dans les moments d’incertitude, de tension ou de rupture, les mots des gouvernants sont scrutés, interprétés, et parfois même déformés. D’où l’impérieuse nécessité d’une parole responsable, mesurée, crédible.
Ousmane Gaoual Diallo en est une illustration. Dans l’opposition, il a marqué les esprits. Tri-bun infatigable, défenseur des principes républicains. Il ne mâchait pas ses mots. Il disait tout haut ce que d’autres n’osaient même pas murmurer. Aujourd’hui au gouvernement, il a gardé ce ton vif et direct. Mais il sait aussi, désormais, que chaque mot peut peser sur une balance nationale.
Franklin D. Roosevelt disait : « La seule chose que nous ayons à craindre est la crainte elle-même.» Il l’a dit en pleine Grande Dépression. C’est cette lucidité et ce courage dans la communication publique que doivent incarner les porte-voix de l’État. Car en période de crise, la parole devient un acte. Elle peut relancer l’espoir, calmer une population ou provoquer l’effet inverse.
Tibou Kamara, fin stratège, a toujours su faire usage d’une parole feutrée mais efficace. Derrière ses silences parfois calculés, il y a souvent eu un message. Il sait qu’en temps de crise, trop parler peut desservir. Mieux vaut dire peu, mais juste. Quant à Aboubacar Sylla, il a su conjuguer technicité et clarté. Son expérience dans la presse l’a formé à la précision. Dans un monde où l’information va vite, parfois trop, la parole gouvernementale doit être un repère.
John F. Kennedy rappelait que «le mot ‘crise’ en chinois est composé de deux caractères – l’un représente le danger, l’autre l’opportunité. » Toute crise porte en elle une chance de rebâtir, de réconcilier, de renouveler le contrat social. À condition que le discours officiel inspire confiance. Oui ! La parole du gouvernement n’est pas une arme à double tranchant. C’est un socle. Elle doit être solide. Cohérente. Éthique. Surtout quand le pays vacille.
Des hommes comme Gaoual Diallo l’ont compris. Même avec le verbe haut, il faut garder la mesure. Car dans l’histoire, ce sont souvent les mots qui ont précédé les actes. Et les peuples se souviennent longtemps de ce qui a été dit… ou tu.
Par Alpha Abdoulaye
in Le Populaire du 21 avril 2025