Hier, Lansana Béa face à Sékou Touré; Cellou Dalein face à Lansana Conté; Kabiné Komara face à Dadis Camara; Jean-Marie Doré face à Sékouba Konaté; Kossory Fofana face à Alpha Condé; Aujourd’hui, Bah Oury est face à Mamadi Doumbouya sans poids ni envergure comme l’avaient été ses prédécesseurs. Il ne pourrait faire exception, hélas. Les miracles ne se produisaient qu’à l’époque de prophètes.
En Guinée, depuis l’indépendance, nous n’avons eu que des régimes du type hyper-présidentiel. Comme tel, le poste de premier Ministre dit « chef du gouvernement » quoique constitutionnel, n’a jamais pesé sur la conduite des affaires du pays.
Les premiers Ministres n’ont été que des valets de la présidence. Sur la base des enjeux, du contexte et de leurs intérêts propres, les présidents successifs ont toujours nommé leurs premiers ministres pour les servir et non pour servir les intérêts publics.
Deux premiers Ministres nommés dans des contextes de crises avaient tenté de s’illustrer, de s’affirmer et de faire exception à cette règle: Sidiya Touré et Lansana Kouyaté tous deux, à l’époque de Conté, ont fini par être rappelé à l’ordre avant d’être mises à leur place de façon peu honorable et sans ménagement.
Les Premiers ministres en Guinée sont pour les présidents comme un outil de travail. On se le procure quand on en a besoin avant de le jeter à la déchèterie après usage pour ne pas dire après l’avoir usé.
* Le titre est un choix de la rédaction.
Par Sow Boubacar,
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