Introduction
Tierno Monénembo, écrivain guinéen de renom et figure respectée de la littérature africaine, fait régulièrement l’objet de critiques l’accusant d’ethnocentrisme. Pourtant, ces accusations relèvent davantage d’une volonté de le discréditer que d’une analyse honnête de son travail. Une lecture approfondie de ses écrits et de ses interventions publiques démontre qu’il s’inscrit dans une tradition d’intellectuels engagés, dénonçant toutes les formes d’injustice, sans distinction ethnique ou communautaire. Son combat est avant tout celui de la liberté, de la démocratie et de la responsabilité des dirigeants face à leurs peuples. Cet article réfute avec fermeté les accusations d’ethnocentrisme à son égard et met en lumière son rôle essentiel dans le débat intellectuel africain.
L’ethnocentrisme consiste à favoriser les intérêts et les valeurs de son propre groupe ethnique au détriment des autres. En Guinée, cette notion a souvent été exploitée à des fins politiques pour discréditer les voix dissidentes. Or, accuser Monénembo d’ethnocentrisme relève d’une simplification abusive, voire d’une manipulation. En réalité, il dénonce avec la même vigueur toutes les formes de communautarisme et de clientélisme qui freinent l’épanouissement d’une nation guinéenne unie et prospère.
2. Une critique équitable des dérives du pouvoir
Ses tribunes et interviews récentes en témoignent : il s’attaque aux abus de pouvoir, à la corruption et aux dérives autocratiques, peu importe qui en est l’auteur. Lorsqu’il critique un dirigeant, ce n’est pas en raison de son origine ethnique, mais de sa gouvernance. En ce sens, il se distingue radicalement des figures qui jouent sur les sentiments communautaires pour justifier ou atténuer les fautes de certains leaders.
3. Une vision panafricaine et universaliste
Loin d’un enfermement dans des considérations identitaires, Monénembo adopte une perspective large, à la fois panafricaine et universaliste. Ses œuvres, comme Le Roi de Kahel ou Les Crapauds-brousse, interrogent la condition humaine et les dynamiques de pouvoir bien au-delà de la Guinée. Son attachement à une critique globale des oppressions le place dans la lignée des grands penseurs africains tels que Wole Soyinka ou Aimé Césaire.
Contrairement à ceux qui se limitent à une défense partiale de leur communauté, Monénembo élit domicile dans la vérité et la justesse de l’analyse. Sa vision transcende les clivages ethniques et plaide pour une Afrique débarrassée des pesanteurs du tribalisme.
4. Une défense de la mémoire et de la justice
Monénembo ne plaide pas pour une ethnie, mais pour une reconnaissance équitable de ceux qui ont été marginalisés par l’histoire. Son combat est donc celui de la vérité, et non de l’ethnocentrisme.
Conclusion
Les accusations d’ethnocentrisme dirigées contre Tierno Monénembo relèvent davantage d’une tentative de le museler que d’une critique fondée. Son parcours intellectuel et son œuvre démontrent une constance dans la dénonciation des abus de pouvoir, une volonté farouche de dépasser les clivages identitaires et un engagement indéfectible en faveur de la liberté et de la justice.
Monénembo n’est pas un intellectuel de complaisance : il critique, il questionne, il dérange. C’est précisément ce qui fait sa grandeur et son intégrité. Ceux qui l’accusent d’ethnocentrisme devraient plutôt interroger leur propre rapport à la vérité et à la critique objective du pouvoir.
Mamadou Dioulde SOW
Coordinateur préfectoral de la MAOG-PITA