La Guinée s’engage dans une phase cruciale de sa transition politique avec l’annonce, le 1er avril 2025, d’un référendum constitutionnel prévu pour le 21 septembre 2025. Le Chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, a présenté cette échéance comme un moment clé visant à doter le pays d’une nouvelle constitution, conçue pour répondre aux aspirations profondes du peuple guinéen.
Ce projet constitutionnel est l’aboutissement des travaux du Conseil National de la Transition (CNT), présidé par le Dr Dansa Kourouma, qui a mené de larges consultations et débats pour en définir les contours.
L’objectif central de cette nouvelle constitution est de consolider l’unité nationale, renforcer les institutions républicaines et créer les conditions d’un retour durable à l’ordre constitutionnel. Pour le président Doumbouya, il s’agit d’un acte de responsabilité et de courage politique, qui marque la volonté de rompre avec les pratiques du passé et d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire du pays.
Mais pour que cette consultation populaire soit crédible, inclusive et représentative, elle doit s’appuyer sur un fichier électoral fiable. C’est là qu’intervient le recensement général de la population, lancé en parallèle à travers le territoire national. Ce recensement constitue une étape technique indispensable pour actualiser les données démographiques, identifier les électeurs potentiels et assurer une participation équitable des citoyens au scrutin.
Au-delà de sa fonction électorale, le recensement de la population représente également un outil stratégique pour la planification du développement. Il permettra aux autorités de disposer de statistiques précises sur la répartition de la population, les mouvements migratoires, et les besoins sociaux prioritaires, tels que l’éducation, la santé, l’emploi ou encore l’aménagement du territoire.
Cependant, ces deux processus – référendum et recensement – ne sont pas sans défis. Ils exigent une mobilisation logistique et financière considérable, ainsi qu’une communication efficace pour rassurer les populations sur la transparence de l’exercice. La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), les partenaires techniques et financiers, ainsi que la société civile sont appelés à jouer un rôle de premier plan dans le bon déroulement de ces opérations.
À cinq mois du référendum, la Guinée est donc à la croisée des chemins. La réussite de cette double opération marquera un tournant décisif pour la transition, avec l’espoir d’un nouveau contrat social porteur de paix, de démocratie et de développement durable.
Par Alpha Abdoulaye Diallo