Face aux appels croissants au renversement du pouvoir de Mamadi Doumbouya, le Porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo (sur la photo), adopte une posture oscillant entre un discours pédagogique et des menaces de répression. Ses déclarations du vendredi 21 mars 2025 suscitent de nombreuses interrogations concernant la manière dont le gouvernement gère l’opposition et le débat démocratique en Guinée. Et pour cause ?
D’un côté, le ministre Ousmane Gaoual Diallo tente d’expliquer aux citoyens les raisons des décisions gouvernementales, tout en insistant sur l’importance de la stabilité et de l’ordre public. De l’autre, il n’hésite pas à évoquer la possibilité de mesures répressives à l’encontre de ceux qui pourraient franchir la ligne en appelant au désordre ou à la violence.
Accusant le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG d’avoir tenu des discours appelant au renversement du pouvoir, le gouvernement a choisi, pour l’instant, la voie de la pédagogie au lieu de la répression.
Si la loi interdit formellement tout appel à la sédition et prévoit des sanctions sévères, la posture du gouvernement semble être un équilibre fragile entre fermeté et prudence. Ousmane Gaoual Diallo insiste sur le fait que l’administration a préféré convoquer et sensibiliser les leaders politiques au lieu d’engager des poursuites judiciaires. Cette approche, bien que pacificatrice, traduit aussi une volonté du pouvoir de maintenir un climat politique relativement apaisé, du moins en apparence.
Mais cette indulgence est-elle réellement une preuve d’ouverture ou un avertissement voilé? En affirmant que l’État pourrait se montrer plus strict si ces discours se poursuivent, le ministre envoie un signal clair : la patience du gouvernement a des limites. Il est évident que cette stratégie vise à responsabiliser les partis d’opposition tout en maintenant une pression latente.
Toutefois, une question demeure. Celle de savoir à quel point la liberté d’expression des partis d’opposition est-elle respectée ? Dans le contexte actuel où les tensions politiques restent vives, ces accusations risquent d’être perçues comme une tentative de museler les voix dissidentes sous prétexte de préserver la stabilité.
La politique de la pédagogie sera-t-elle suffisante pour maintenir le dialogue démocratique, ou assisterons-nous bientôt à une répression plus directe contre les opposants ? L’avenir politique du pays en dépend.
Par Tidiane Diallo