La Guinée est en passe de franchir une étape majeure dans son développement économique avec le projet ambitieux de construction du chemin de fer Transguinéen. Reliant la mine de Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde, au port de Moribaya, cette infrastructure stratégique promet de transformer profondément les dynamiques économiques et sociales du pays.
La Guinée se dote d’une infrastructure d’envergure internationale. Le Trans-guinéen, long de 600 kilomètres, constitue une prouesse technique et logistique. Le projet inclut la construction de 12 gares, 206 ponts totalisant 79,17 kilomètres et 4 tunnels cumulant 27,55 kilomètres, soit un ratio pont-tunnel de 19,4 %. Cette conception, pensée pour s’adapter aux défis géographiques et environnementaux du territoire national, est sans précédent dans l’histoire des infrastructures de la Guinée.
Les dimensions techniques du projet soulignent son ambition d’être un corridor de transport de classe mondiale.
Capable de répondre aux besoins spécifiques de l’industrie minière tout en offrant des opportunités pour d’autres secteurs.
C’est un moteur de croissance économique. La construction du Transguinéen est au cœur d’une stratégie visant à maximiser l’exploitation du gisement de Simandou, dont le potentiel estimé en fer de haute qualité pourrait générer des milliards de dollars de revenus pour la Guinée. Avec ce chemin de fer, la chaîne logistique sera optimisée, réduisant les coûts de transport et améliorant la compétitivité des exportations guinéennes sur le marché mondial.
Au-delà des recettes directes issues de l’exploitation minière, le projet est un catalyseur pour divers autres secteurs. L’industrie de la construction, les services logistiques et les PME locales bénéficieront de la demande accrue en main-d’œuvre, en matériaux et en services. Selon les projections, des milliers d’emplois directs et indirects seront créés, renforçant ainsi le tissu économique local.
L’impact durable sur les infrastructures et les communautés est important. Le Transguinéen va bien au-delà de sa fonction primaire de transport de minerais. Les 12 gares prévues le long de la ligne offrent une opportunité unique de stimuler le développement des zones traversées. Ces points d’arrêt peuvent devenir des hubs d’activités économiques, facilitant le transport des biens et des personnes, et intégrant davantage les communautés rurales dans le tissu économique national.
De plus, l’infrastructure ferroviaire contribue à réduire la pression sur le réseau routier, diminuant les coûts d’entretien des routes et les risques liés aux accidents de transport lourd.
Défis et opportunités environnementales
Avec un projet de cette ampleur, les défis environnementaux et sociaux ne sont pas négligeables. La construction des ponts et tunnels implique des perturbations potentielles des écosystèmes locaux. Cependant, le ratio pont-tunnel de 19,4 % témoigne d’une volonté de minimiser l’impact environnemental en adaptant l’infrastructure aux contraintes du terrain.
De plus, le développement durable peut être intégré dans le projet à travers des initiatives comme la reforestation, la protection des habitats sensibles, et l’engagement des communautés locales dans la gestion des impacts environnementaux. Simandou est un modèle pour l’intégration régionale. En ce sens que le Transguinéen ne se limite pas à la Guinée. Il constitue une pièce maîtresse pour l’intégration économique régionale. Avec le port de Moré-baya comme point d’exportation, le chemin de fer pourrait ouvrir la voie à une collaboration accrue avec les pays voisins, notamment pour le transit des marchandises.
En alignant ce projet avec des initiatives régionales telles que celles de la CEDEAO, la Guinée pourrait se positionner comme un acteur clé dans les échanges intra-africains, favorisés par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)..
C’est tout dire.
Par Alpha Abdoulaye Diallo