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​​​Le débat sur le projet de nouvelle constitution à l’épreuve des clivages politiciens

Concocté et adopté par le Conseil national de transition (CNT) qui l’a officiellement remis au Chef  de l’Etat, Général Mamadi Doumbouya, le projet de nouvelle constitution devant baliser le chemin d’un retour tant espéré à l’ordre constitutionnel en Guinée, est au cœur du débat public. Un sujet illustratif d’un climat politique sous tension avec une opposition politicienne prête à tout rejeter et des partisans qui applaudissent les yeux fermés.

Malgré les nombreuses innovations et ses imperfections inhérentes à tout travail humain, le d​ébat sur le projet de nouvelle constitution est déjà confronté à l’obscurantisme et aux renceurs d’une société guinéenne fortement politisée.  L’activisme politique a pris le dessus sur la citoyenneté tout court. Un ingrédient imperméable à un débat constructif et républicain. Les insultes et autres propos déplacés sur les réseaux sociaux de la part de militants, préoccupés beaucoup plus par des causes politiciennes que par des changements susceptibles d’avoir un impact sur leur quotidien, en est une preuve éloquente.

En fin de semaine dernière, le Premier ministre, Amadou Oury Bah, au sortir d’un conseil interministériel élargi aux membres du CNRD, a annoncé que le gouvernement qu’il dirige prend le relai et s’occupe de la vulgarisation du document devant être soumis au vote des Guinéens le 21 septembre 2025 dans le cadre du référendum annoncé à cette date. Le CNT ayant fini son job, Amadou Oury Bah et son équipe se chargent de la suite, c’est-à-dire la promotion du texte tel qu’adopté par l’organe législatif et présenté au président Mamadi Doumbouya.

Les jours à venir, les débats devraient porter sur la pertinence et l’opportunité des articles et les changements prônés dans le projet de nouvelle constitution. L’institution d’un sénat, la réduction de l’hégémonie des partis politiques, la candidature indépendante, le droit de pétition, les limitations des pouvoirs du président, la protection sociale et tant d’autres aspects qui devraient transcender les clivages politiques et susciter des réactions citoyennes.

Un débat démocratique aurait pu se faire autour de tous ces sujets afin d’aider ceux d’en bas à mieux comprendre et se faire une opinion puisque c’est à eux que devrait revenir le dernier mot à travers un bulletin de vote. Mais hélas, le débat qui nous sera servi ne sera pas plus qu’une guerre de tranchées où, au gré des intérêts politiques et politiciens, certains sont prêts à tout rejeter.

En réagissant aux actes des autorités en place, beaucoup de nos compatriotes s’inscrivent dans une négation absolue, ne voulant rien comprendre alors que d’autres adoubent tout simplement pour se positionner en soutien aux autorités en place. Le projet de nouvelle constitution n’échappera pas, hélas, à cette réalité bien triste.

Malgré ces divergences, un fait reste constant : ce projet de nouvelle constitution est une avancée pour tous ceux qui aspirent au retour à l’ordre constitutionnel. Le fichier électoral qui sera extrait après les travaux de centralisation en cours du dernier recensement, ajouté à ce texte et la date du 21 septembre fixée par le chef de l’Etat,  constituent un ensemble qui a l’avantage de nous mener vers la porte de sortie tant recherchée. 

Guinée : Vers un mandat présidentiel de 7 ans ? Dr Dansa Kourouma justifie l’option retenue dans le projet de nouvelle Constitution 

Thierno Amadou Camara (M’Bonet)
622 10 43 78

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