Tout le monde ne peut pas affronter les épreuves la tête haute, ni accueillir la douleur avec patience. On croit parfois pouvoir régler soi-même ses comptes et changer le monde. Pourtant, l’histoire humaine ne retient rien de permanent, aucun acquis ne peut être considéré comme définitif ni garanti à jamais. Alors, pourquoi céder à la vanité et à l’étalage de force ?
Il y a un temps pour tout. Le silence est une parole précieuse, la parole est une imprudence commune qui naît du trouble de l’âme, de l’errance de l’esprit, parfois des murmures d’un cœur vide ou saturé, d’une conscience alourdie ou compromise. « La sagesse, c’est savoir quand parler ; l’intelligence, c’est savoir quand se taire », enseignait Socrate.
Dans un monde où, si l’on ne parle pas, l’on n’existe ; où sans polémique, on ne défraie point la chronique, l’on rivalise d’ardeur pour se faire entendre sans limites, bousculant les tabous, repoussant les barrières. Heureusement, certains se veulent gardiens des valeurs ; d’autres refusent de « hurler avec les loups » afin que l’humanité conserve sa force et que la vertu ne soit pas emportée par les vagues de la vie. Ces flots, comme chacun sait, agitent la mer en un tumulte assourdissant, mais ne sont périlleux que pour qui s’y jette sans précaution, ignorant leur trajectoire. Les vagues elles-mêmes, déconcertées, guidées par l’instinct de conservation, se replient et rebondissent dans le fracas des ressacs.
L’homme naît libre, mais il doit s’armer de courage et de détermination pour le rester. Pour vivre en paix avec sa conscience, il faut toujours se rappeler d’où l’on vient, afin de ne pas apparaître comme une girouette ou une marionnette. Faut-il le montrer ou le garder pour soi ?
Chacun prie Dieu de lui apporter la lumière et de le soutenir quand il se sent perdu. Il est si miséricordieux envers les pécheurs.
Par Tibou Kamara