Indignation et révolte. Ce samedi 26 avril 2025, Cellou Dalein Diallo a lancé un cri de vérité contre l’aveuglement complice et la complaisance face à ce qu’il qualifie de crimes du régime Doumbouya. Sa déclaration, tranchante, répond directement aux discours prononcés à Mamou lors d’un rassemblement célébrant les acquis du pouvoir en place. Un appel sans concession à la conscience nationale. Bonne lecture !
Déclaration – Si le CNRD veut démontrer qu’il est majoritaire, qu’il se mesure aux partis politiques en leur laissant la liberté d’organiser leurs manifestations. S’il estime avoir le peuple avec lui, il n’a pas besoin d’utiliser l’intimidation et la corruption pour faire venir massivement des gens de Conakry afin de remplir les rues et les places publiques des capitales régionales.
Le peuple de Guinée observe avec indignation l’interdiction de toute manifestation, à l’exception de celles organisées pour promouvoir et justifier la candidature de Mamadi Doumbouya. Chacun sera jugé en fonction de ses faits et gestes et répondra devant l’histoire de ses actes.
Au moment où des citoyens innocents sont traqués, kidnappés, emprisonnés, tués, déportés ou portés disparus, certains Guinéens avides de pouvoir et d’argent, au lieu de s’indigner et de réclamer vérité et justice pour les victimes, défilent avec des pancartes appelant à soutenir les auteurs de ces crimes et à réclamer leur maintien au pouvoir. Ils en assumeront l’entière responsabilité devant Dieu et devant l’histoire.
En attendant, j’appelle les Guinéens de tous horizons et de tous âges à rester vigilants et mobilisés pour mettre fin à l’impunité et restaurer nos droits et libertés.
Ensemble, Unis et solidaires, nous vaincrons.
Commentaire – Cettte déclaration de Cellou Dalein Diallo de ce samedi 26 avril 2025 (disponible sur sa page Facebook) au moment où se terminait à Mamou les deux journées de mobilisation, de prières et de marche enn faveur de la paix et de la reconnaissance des acquis du président Mamadi Doumbouya, sonne comme un cri d’alarme et un rappel saisissant des réalités sombres que traverse actuellement la Guinée sous le régime militaire du général Mamadi Doumbouya.
En dénonçant la traque, l’enlèvement, l’emprisonnement arbitraire, les assassinats, les disparitions forcées et la déportation de citoyens innocents, l’ancien Premier ministre met en lumière des violations graves des droits humains qui marquent d’une tache indélébile la transition en cours.
Ce qui rend ses propos encore plus amers, c’est son constat que, face à ces abus, une frange de la population préfère l’opportunisme à la justice, en apportant leur soutien public aux responsables de ces exactions.
Loin d’être une simple critique politique, la sortie de Cellou Dalein pose une question de conscience nationale. Comment une société peut-elle espérer se réconcilier et construire un avenir démocratique si elle banalise la souffrance des victimes et applaudit leurs bourreaux ? Ce message est donc double.
Il dénonce la brutalité du pouvoir actuel, mais aussi l’aveuglement complice ou intéressé de certains acteurs politiques et sociaux. Au fond, Cellou Dalein invite chacun à choisir son camp. Celui des principes et de l’État de droit. Ou celui du cynisme et du calcul égoïste.
Son intervention rappelle que la véritable transition ne peut être fondée ni sur la répression ni sur la propagande, mais sur la justice, la vérité et le respect des droits humains. Ce combat reste, plus que jamais, d’une actualité brûlante.
Par Alpha Abdoulaye Diallo