Face au changement climatique et à la menace pour la sécurité environnementale et économique de la Guinée, le CECI-Guinée et l’UPA DI prennent le taureau par les cornes en organisant une formation pour 35 journalistes des médias publics et privés. Cet atelier, qui s’est tenu à Kindia, vise à doter les professionnels des médias des compétences nécessaires pour traiter efficacement les enjeux liés à l’adaptation au changement climatique, aux solutions durables et à l’inclusion, afin de sensibiliser le public et d’influencer les politiques environnementales.
Du 7 au 9 mai 2025, la ville de Kindia a accueilli un atelier de formation qui a réuni 35 journalistes guinéens issus des médias publics et privés. Organisé par le CECI-Guinée et UPA DI, deux organisations canadiennes engagées dans la lutte contre le changement climatique, cet atelier a visé à armer les journalistes avec les compétences nécessaires pour aborder des sujets cruciaux tels que l’Adaptation au Changement Climatique (ACC), le genre, l’inclusion, les Solutions Fondées sur la Nature (SFN), ainsi que l’entrepreneuriat vert et le plaidoyer.
Dans un contexte où «le changement climatique» représente une menace pressante pour la sécurité environnementale et économique de la Guinée, il devient essentiel que les journalistes soient bien formés pour traiter ces enjeux, indique Abdourahim Hérico Diallo, représentant du CECI-Guinée à cette formation conçue pour répondre à cette nécessité croissante.
L’objectif est, selon Abdoulaye Diallo, Coordinateur national du projet NBS Forêts guinéennes piloté par le CECI-Guiné, d’impliquer davantage les médias en renforçant les capacités des journalistes à communiquer efficacement sur ces thématiques essentielles et «la vulgarisation des solutions» fondées sur la nature.
Les participants ont eu l’occasion d’approfondir leurs connaissances sur l’ACC, un sujet d’une importance cruciale pour la Guinée, qui est particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique. Ils ont également exploré des thèmes liés au genre et à l’inclusion, afin d’assurer que les voix des groupes marginalisés soient entendues dans les discussions sur l’environnement et le développement durable. Par ailleurs, «les Solutions Fondées sur la Nature, qui proposent des approches durables pour répondre aux défis environnementaux», ont été mises en avant comme des alternatives innovantes pour la résilience climatique.
Au cours de cet atelier, les participants ont également été sensibilisés à l’importance de l’entrepreneuriat vert, qui représente une opportunité non seulement pour atténuer les impacts du changement climatique, mais également pour créer des emplois durables et stimuler l’économie locale. Le plaidoyer a également été au cœur des discussions, soulignant le rôle des journalistes en tant qu’acteurs clés pour sensibiliser le public et influencer les politiques en matière de changement climatique.
Les intervenants, experts dans leurs domaines respectifs, ont partagé leurs expériences et leurs connaissances, offrant aux journalistes des outils pratiques pour aborder ces questions dans leurs reportages. Cette formation représente une étape significative vers la création d’un réseau de journalistes bien informés et engagés dans la lutte contre le changement climatique en Guinée.
Le CECI et UPA DI se sont engagés à accompagner les journalistes dans leur parcours professionnel et à les soutenir dans leurs efforts pour «sensibiliser la population sur les enjeux environnementaux», explique Amadou Mouctar Baldé, Directeur de la programmation du projet Femmes Pro-Forêts à UPA DI – Guinée.
En investissant dans la formation de ces professionnels des médias, ces organisations canadiennes contribuent à renforcer le paysage médiatique guinéen. Tout en favorisant «une meilleure couverture des questions relatives au changement climatique, aux solutions durables et à l’inclusion», assure Idiatou Camara, journaliste et facilitatrice de cette formation.
Cette «initiative» s’inscrit dans une «dynamique plus large visant à mobiliser» les acteurs de la société civile et des médias pour faire face «aux défis environnementaux croissants en Guinée», commente Tiranké Camara, conseillère en charge des questions de genre au CENI-Guinée.
Grâce à des formations comme celle-ci, les 35 journalistes sont désormais «mieux préparés pour jouer un rôle actif dans la sensibilisation et l’éducation du public» sur les enjeux du changement climatique, tout en promouvant «des solutions durables et inclusives».
Actrice au « cœur des solutions», selon Mamadou Tafsir Diallo, représentant pays de l’UPADI (Union des producteurs agricoles pour le développement international), «la presse joue un rôle crucial dans la vulgarisation et la compréhension des enjeux liés aux changements climatiques. Elle est souvent la première source à laquelle l’opinion publique nationale et internationale se réfère face aux impacts du dérèglement climatique. »
Cela dit, la lutte continue, et les journalistes guinéens, armés de nouvelles compétences, sont prêts à relever ce défi crucial.
Par Malal Diallo