La sincérité, aujourd’hui, est une posture risquée en Guinée. Elle dérange. Elle met à nu les faux-semblants, expose les intérêts cachés, menace les équilibres hypocrites. L’homme sincère ne joue pas le jeu : il parle quand il faudrait se taire, il agit quand il faudrait composer. Il est trop pur pour un monde qui préfère l’habileté à la droiture. Alors on l’accuse, on le déforme, on le salit non pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il défend.
De Socrate buvant la ciguë à Dreyfus sur l’Île du diable, l’histoire abonde en figures honnêtes clouées au pilori. Et chaque époque qui se prétend morale trouve un homme intègre à sacrifier. Comme si la société avait besoin de briser ce qu’elle ne peut tolérer : une conscience qui refuse de se vendre.
Mais ce n’est pas l’homme sincère que l’on humilie en le traînant dans la boue. C’est la vérité qu’on piétine. Et à chaque clameur injuste, c’est notre propre lâcheté que l’on entend résonner. Pourtant ce Ousmane Gaoual Diallo qu’on insulte aujourd’hui est peut-être le seul à mériter d’être écouté.
Par Abdoul Mazid Bah,
Coordonnateur MAC.