Pour accueillir une CAN, la Guinée doit satisfaire à un cahier des charges précis. La première exigence concerne les infrastructures sportives. Le pays doit disposer de six stades de compétition homologués, capables d’accueillir les matchs dans des conditions optimales. Actuellement, plusieurs stades en Guinée nécessitent des rénovations et des améliorations pour répondre aux normes de la Confédération africaine de football (CAF). Par ailleurs, la construction de quatre stades d’entraînement est essentielle pour permettre aux équipes de se préparer adéquatement.
Un autre volet crucial est la création d’un village sportif pour loger les athlètes, ainsi que des hôtels cinq étoiles pour les officiels et les visiteurs. La capacité d’accueil est un facteur déterminant pour garantir une expérience de qualité aux participants et aux spectateurs. La Guinée, avec ses hôtels en développement, doit intensifier ses efforts pour améliorer son infrastructure hôtelière, afin de rivaliser avec d’autres pays africains qui ont déjà une expérience dans l’accueil d’événements de grande envergure.
L’accessibilité est également primordiale. Avec des sites de compétition distants de 200 km, un réseau de transport aérien adéquat est indispensable. Cela implique non seulement la modernisation des aéroports existants, mais aussi la mise en place de liaisons aériennes efficaces pour assurer le déplacement rapide des équipes et des spectateurs. La Guinée dispose de l’aéroport international de Conakry, mais des investissements supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les infrastructures et les services.
Un autre aspect fondamental est la qualité des infrastructures de santé. Des hôpitaux modernes doivent être disponibles pour garantir la sécurité et le bien-être des athlètes lors du tournoi. La mise en place de protocoles médicaux robustes est indispensable pour faire face à d’éventuels incidents pendant les compétitions.
Enfin, il est essentiel de développer des solutions technologiques, notamment en matière de signal satellite, pour assurer la diffusion des matchs et garantir une couverture médiatique optimale. Cela renforcera la visibilité de la Guinée sur le plan international et attirera l’attention des sponsors et des partenaires.
Le consultant sportif Thierno Saidou Diakité souligne également l’importance de cet événement : « La visibilité est un impact considérable pour le pays. Le sport est le meilleur ambassadeur pour véhiculer l’image d’un pays. Les athlètes bénéficient de bourses de formation, et les talents s’affirment au niveau international. » Cette perspective illustre comment l’organisation de la CAN peut se traduire par des bénéfices à long terme pour la Guinée, tant sur le plan sportif qu’économique.
Diakité est formel, la Guinée a l’opportunité de se positionner comme une destination sportive incontournable en Afrique. Avec des investissements judicieux et un engagement fort de la part des autorités, le pays peut non seulement organiser une CAN, mais aussi promouvoir un héritage durable pour les générations futures. L’organisation de ce tournoi pourrait non seulement booster le secteur du tourisme, mais également servir de catalyseur pour le développement économique et social du pays. Le chemin est semé d’embûches, mais avec une vision claire et une mobilisation collective, la Guinée peut réussir ce pari ambitieux.
Par Alpha A. Diallo
